Effet des substances humiques sur la fermentation ruminale, la digestibilité des éléments nutritifs, les émissions de méthane et le microbiote ruminal chez les génisses de boucherie

Citation

Terry, S.A., Ribeiro, G.d.O., Gruninger, R.J., Hunerberg, M., Ping, S., Chaves, A.V., Burlet, J., Beauchemin, K.A., McAllister, T.A. (2018). Effect of humic substances on rumen fermentation, nutrient digestibility, methane emissions, and rumen microbiota in beef heifers. Journal of Animal Science, [online] 96(9), 3863-3877. http://dx.doi.org/10.1093/jas/sky265

Résumé en langage clair

Les ruminants jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire, mais les effets des bovins sur l’environnement sont de plus en plus préoccupants, notamment en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de cette étude était d’examiner l’effet des substances humiques (SH) sur la fermentation ruminale, la digestibilité des éléments nutritifs, les émissions de méthane (CH4) et le microbiome ruminal des génisses de boucherie recevant une ration à base d’orge ensilée. L'absorption alimentaire n’a pas été modifiée par l’inclusion de SH. La digestibilité totale des protéines dans le tube digestif a augmenté de façon linéaire avec la ration contenant des SH, et la rétention de l’azote a été améliorée par rapport à la ration témoin. Les substances humiques n’ont eu aucun effet sur la production de CH4 (g/j; P = 0,83). L’abondance de certains microbes de la communauté microbienne du rumen a légèrement changé. Ces résultats donnent à penser que les substances humiques pourraient améliorer la rétention de l’azote et la digestibilité des protéines brutes, mais qu’elles n’ont pas d’effet sur la production de CH4 entérique.

Résumé

© Les auteurs 2018. Publié par Oxford University Press au nom de l’American Society of Animal Science. Tous droits réservés. Les ruminants jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire, mais les effets des bovins sur l’environnement sont de plus en plus préoccupants, notamment en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de cette étude était d’examiner l’effet des substances humiques (SH) sur la fermentation ruminale, la digestibilité des éléments nutritifs, les émissions de méthane (CH4) et le microbiome ruminal des génisses de boucherie recevant une ration à base d’orge ensilée. L’expérience a été conçue comme un carré latin répété 4 × 4 avec 8 génisses Angus × Hereford pourvues d’une canule ruminale (758 ± 40,7 kg de poids corporel initial). Les génisses ont reçu une ration de base composée de 60 % d’orge ensilée et de 40 % de concentré (sur une base de matière sèche; MS) avec 0 (témoin), 100, 200 ou 300 mg de MS granulée/kg de poids corporel. Chaque période était de 28 jours avec 14 jours d’adaptation. Des échantillons du rumen ont été prélevés au jour 15, 0, 3, 6 et 12 h après le repas. L’urine et les matières fécales totales ont été recueillies du jour 18 au jour 22. Des échantillons de sang ont été prélevés au jour 22 à 0 et 6 h après le repas. Entre les jours 26 et 28, les génisses ont été placées dans des chambres respiratoires à circuit ouvert pour mesurer le CH4. Le pH ruminal a été enregistré en continu pendant les périodes de mesure du CH4 à l’aide d’enregistreurs de pH à demeure. L'absorption était semblable (P = 0,47) d’un traitement à l’autre. La concentration d’azote ammoniacal et le nombre de protozoaires dans le rumen ont réagi de manière quadratique (P = 0,03), les deux ayant augmenté aux traitements à 100 mg, puis diminué pour les traitements à 300 mg. Les SH ont fait augmenter la digestibilité apparente des protéines brutes dans l’ensemble du tube digestif (P = 0,04) de façon linéaire, et la rétention d’azote total (g/j, % d’apport d’azote, g/kg PC : 0,75) a été améliorée (P = 0,04) en présence de SH par rapport au témoin. Les SH n'avaient aucun effet sur la production de CH4 (g/j; P = 0,83); toutefois, elles ont diminué l’abondance relative des protéobactéries (P = 0,04) et augmenté l’abondance relative des Synergistetes (P = 0,01) et des Euryarchaeota (P = 0,04). Les résultats semblent indiquer que l’ajout de SH jusqu’à 300 mg/kg de poids corporel pourrait améliorer la rétention de l’azote et la digestibilité des protéines brutes, mais qu’il n’y a eu aucun effet sur la production de CH4.