La restriction alimentaire et le type de fourrage ont un effet sur la performance et le comportement des truies gestantes logées à l’extérieur

Citation

Aubé, L., Guay, F., Bergeron, R., Bélanger, G., Tremblay, G.F., Edwards, S.A., Guy, J.H., Devillers, N. (2021). Feed restriction and type of forage influence performance and behaviour of outdoor gestating sows. Animal, [online] 15(10), http://dx.doi.org/10.1016/j.animal.2021.100346

Résumé en langage clair

Les résultats d’études antérieures permettent de supposer que le fourrage pourrait remplacer une partie des concentrés alimentaires donnés aux truies gestantes gardées à l’extérieur. Dans cette étude, les truies ayant reçu un concentré comblant 40 % de leurs besoins en énergie métabolisable n’ont pas consommé suffisamment de fourrage, qu’il provienne d’un accès à un pâturage ou à du foin, pour compenser cette réduction au cours de la gestation. Néanmoins, u moment du sevrage, les truies ayant reçu une ration comblant 40 % de leurs besoins en énergie métabolisable avaient atteint un état corporel similaire à celui des truies ayant reçu une ration comblant 90 % de leurs besoins. Ces résultats permettent de supposer que dans des conditions optimales, le pâturage a un bon potentiel pour remplacer une partie des concentrés alimentaires donnés aux truies, mais ne peut pas combler jusqu’à 60 % de leurs besoins en énergie métabolisable.

Résumé

Le fourrage peut contribuer à l’apport en nutriments pour les truies, mais la mesure dans laquelle il peut remplacer les concentrés alimentaires n’est pas bien connue. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets du niveau de restriction alimentaire et du type de fourrage sur la performance et l’activité des truies gestantes dans des conditions extérieures. Au total, 45 truies ont été réparties entre trois traitements, avec cinq répétitions de trois truies/traitement, de la semaine 5 de la gestation jusqu’à la mise bas. Les traitements différaient par le niveau quotidien de concentré alimentaire fourni et par le type de fourrage offert durant la gestation : 90 % des besoins en énergie métabolisable (EM) fournis par des concentrés et un libre accès à un pâturage (P90); 40 % des besoins en EM fournis par des concentrés et un libre accès à un pâturage (P40); 40 % des besoins en EM fournis par des concentrés et un libre accès à un enclos nu avec du foin à volonté (F40). De la mise bas au sevrage (5 semaines), des concentrés alimentaires à volonté ont été proposés à toutes les truies. Le poids corporel et l’épaisseur du gras dorsal (GD) ont été mesurés sept fois durant la gestation et la lactation. La posture des truies et le temps passé au pâturage ont été évalués au début, au milieu et à la fin de la gestation. L’ingestion de fourrage a été estimée à l’aide d’une méthode basée sur les performances des truies et utilisant le modèle InraPorc®. Lors de la mise bas, les truies P90 étaient plus lourdes et avaient un GD plus élevé que les truies P40 et F40. Au moment du sevrage, les truies P90 ont conservé un PC plus élevé et ont eu tendance à avoir un GD plus élevé que les truies F40, mais leurs résultats ne différaient plus de celui des truies P40. Les traitements n’ont pas joué sur la taille des portées, mais les porcelets des truies P40 étaient plus légers à la naissance que ceux des truies P90 (1,44 kg contre 1,69 kg, P = 0,004). En fin de gestation, les truies P90 ont passé moins de temps debout sur une période de 24 heures, et moins de temps au pâturage durant la journée que les truies P40, ce qui suppose un comportement de quête de nourriture moins important. Les truies nourries avec des concentrés couvrant 40 % de leurs besoins en EM durant la gestation n’ont pas consommé suffisamment de fourrage pour maintenir le même état corporel que les truies recevant une ration couvrant 90 % de leurs besoins en EM. Malgré leur incapacité à compenser totalement la restriction en concentrés durant la gestation en consommant plus de fourrage, au moment du sevrage, les truies P40 avaient atteint un état corporel similaire à celui des truies P90. En conclusion, l’ingestion de fourrage par les truies gestantes gardées à l’extérieur peut compenser une réduction de 10 %, voire plus, des concentrés alimentaires, mais ne peut pas compenser une réduction de 60 % de ces concentrés.