Importance et agents causaux de la pourriture des racines du pois et des lentilles cultivés dans les Prairies canadiennes, de 2014 à 2017

Citation

Chatterton, S., Harding, M.W., Bowness, R., Mclaren, D.L., Banniza, S., Gossen, B.D. (2019). Importance and causal agents of root rot on field pea and lentil on the Canadian prairies, 2014–2017. Canadian Journal of Plant Pathology, [online] 41(1), 98-114. http://dx.doi.org/10.1080/07060661.2018.1547792

Résumé en langage clair

Récemment, la présence de la pourriture des racines du pois et des lentilles est de plus en plus grande dans les Prairies canadiennes. Plusieurs microorganismes pathogènes peuvent causer la pourriture des racines, et on ignore quels organismes en sont principalement responsables. Il peut être difficile de détecter et de distinguer les microorganismes. Par conséquent, le recours à un code à barres de l’ADN propre aux organismes d’intérêt a servi à identifier les agents pathogènes présents dans les racines. Les études ont été menées de 2014 à 2017 dans le but de déterminer la fréquence et la gravité de la pourriture des racines infestant des cultures de pois et de lentilles, ainsi que les plus important microorganismes pathogènes en cause. La pourriture des racines était présente dans chaque champ examiné, et était de gravité modérée. La gravité de la pourriture était généralement plus élevée dans les années plus humides, et plus faible dans les années plus sèches, et ce phénomène concernait particulièrement aux lentilles. L’un des agents pathogènes, Aphanomyces euteiches, qui n’a été décelé que récemment en Alberta et en Saskatchewan, était répandu et a causé le plus grand tort aux cultures de pois et de lentilles. Toutefois, d’autres agents pathogènes étaient presque toujours concomitants à Aphanomyces. Dans la présente étude, nous avons identifié les principaux agents pathogènes qui ont des répercussions sur la production de pois et de lentilles dans les Prairies et souligné que les études avec une composante diagnostique devraient être réalisées de façon régulière pour documenter les variations importantes touchant la composition en agents pathogènes. Ces données sont actuellement utilisées pour rechercher des stratégies de gestion des maladies et de développement de programmes de sélection d’une résistance contre les principaux agents pathogènes.

Résumé

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), 2018. Des études menées sur des légumineuses cultivées dans les Prairies canadiennes ont été entreprises entre 2014 et 2017 pour évaluer la distribution et la gravité de la pourriture des racines des pois et des lentilles cultivés, afin de déceler les agents causaux les plus importants, et pour comparer l’efficacité des techniques de culture par PCR multiplex. La pourriture des racines était présente dans chaque champ de pois ou de lentilles examiné dans les trois provinces. Après une évaluation en fonction de la province et de la zone de sol, des symptômes modérés ou graves (gravité > 3 sur une échelle de 1 à 7) sont apparus dans 25 % à 99 % des champs de pois, mais seulement dans 8 % à 34 % des champs de lentilles. La gravité de la pourriture des racines pour les deux cultures était plus élevée en saison de croissance avec précipitations élevées et était plus faible dans les années plus sèches, mais seules les lentilles présentaient une différence associée à la zone de sol, et une gravité plus faible dans les zones de sol bruns. Dans cette étude, nous avons montré que Aphanomyces euteiches est prévalent dans la région des Prairies, où il a causé des effets modérés ou graves à de nombreuses cultures de pois. Fusarium avenaceum était l’agent pathogène le plus fréquent décelé à la fois par culture et par analyse PCR, mais Fusarium spp., avec Pythium spp. et Rhizoctonia solani, étaient aussi des composantes du complexe. Le recours à la PCR pour déceler systématiquement les agents pathogènes a permis d’identifier de nombreux agents dans les racines infectées, tandis que la culture et l’isolement n’a révélé qu’un ou deux agents pathogènes par racine. La PCR a joué un rôle extrêmement important pour évaluer les effets de A. euteiches, ces effets n’ayant pas été révélés par la méthode de la culture. Cette observation permet d’expliquer les raisons pour lesquelles A. euteiches n’a pas été reconnu à l’origine comme un agent pathogène important des légumineuses dans la région.