Utilisation de 3-nitrooxypropanol dans un parc d’engraissement commercial pour réduire les taux de méthane entérique émis par des bovins recevant une ration de finition à base de maïs

Citation

Alemu, A.W., Shreck, A.L., Booker, C.W., McGinn, S.M., Pekrul, L.K.D., Kindermann, M., Beauchemin, K.A. (2021). Use of 3-nitrooxypropanol in a commercial feedlot to decrease enteric methane emissions from cattle fed a corn-based finishing diet. Journal of Animal Science, [online] 99(1), http://dx.doi.org/10.1093/jas/skaa394

Résumé en langage clair

Dans notre étude, nous avons évalué la production de méthane entérique chez des bovins en parc d’engraissement exposés par le régime alimentaire à des concentrations croissantes de 3-nitrooxypropanol (3-NOP), une substance ayant un effet inhibiteur sur la production de méthane. Comparativement au groupe témoin, le rendement en méthane (g/kg matière sèche absorbée) était 52 %, 76 % et 63 % moins élevé chez les animaux ayant reçu les doses faible, modérée et élevée de 3-NOP, respectivement. Un effet traitement × période a révélé que la dose faible perdait en efficacité. En effet, elle a permis une diminution de 59 % au cours des périodes 1 et 2, mais seulement de 37 % au cours de la période 3, tandis que l’efficacité des doses modérée et élevée est demeurée constante au fil du temps. L’étude révèle que l’ajout de doses modérées de 3-NOP dans les rations de finition à base de maïs est une stratégie efficace pour atténuer les émissions de méthane dans les parcs d’engraissement de bovins commerciaux. D’autres travaux de recherche seront nécessaires pour qu’il soit possible de déterminer les effets de la dose de 3 NOP sur la prise pondérale, l’efficience alimentaire et les caractéristiques que présentent les carcasses des bovins en parc d’engraissement à une échelle commerciale.

Résumé

Dans notre étude, nous avons évalué la production de CH4 entérique, l’absorption de matière sèche et la fermentation du rumen chez des bovins en parc d’engraissement exposés à des concentrations croissantes de 3 nitrooxypropanol (3-NOP) par le régime alimentaire. Au total, 100 bouvillons croisés (poids corporel de 421 ± 11 kg) ont été aléatoirement assignés à l’un de quatre groupes exposés à diverses doses de 3-NOP (n = 25/groupe) : dose nulle (groupe témoin), dose faible (100 mg/kg matière sèche), dose modérée (125 mg/kg matière sèche), dose élevée (150 mg/kg matière sèche). L’étude de 112 jours était divisée en une période d’adaptation de 28 jours puis en trois périodes de 28 jours. Le CH4 était mesuré sur un intervalle de 7 jours pendant chaque période, et les animaux conservaient leur régime alimentaire respectif tout au long de l’étude. Chaque groupe d’animaux était affecté à un enclos, et les animaux ainsi que leur régime alimentaire étaient transférés d’un enclos à l’autre chaque semaine afin qu’il soit possible d’utiliser le système de mesure des émissions GreenFeed (GEM), qui avait été installé dans l’un des enclos, pour mesurer les taux de CH4 émis par les animaux. Les concentrations de 3-NOP mesurées dans l’alimentation des animaux (régime alimentaire de base + granules GEM) étaient de 85,6 mg/kg matière sèche dans le cas de la dose faible, de 107,6 mg/kg matière sèche dans le cas de la dose moyenne, et de 124,5 mg/kg matière sèche dans le cas de la dose élevée. Il y avait une interaction traitement × période (P < 0,001) en ce qui concerne l’absorption de matière sèche : par rapport au groupe témoin, l’absorption de matière sèche était moindre chez les animaux ayant reçu la dose faible et la dose élevée au cours de la première période, puis les différences se sont estompées. Comparativement au groupe témoin (10,78 g/kg matière sèche absorbée), le rendement en CH4 (g/kg matière sèche absorbée) était 52 %, 76 % et 63 % moins élevé (P < 0,001) chez les animaux ayant reçu les doses faible, modérée et élevée de 3-NOP, respectivement. Un effet traitement × période (P = 0,048) concernant le rendement en CH4 a révélé que la dose faible perdait en efficacité. En effet, elle a permis une diminution de 59 % au cours des périodes 1 et 2, mais seulement de 37 % au cours de la période 3, tandis que l’efficacité des doses modérée et élevée est demeurée constante au fil du temps. Indépendamment de la dose, les émissions d’hydrogène ont augmenté d’un facteur 4,9 (P < 0,001) et le rapport acétate:propionate dans le liquide du rumen a diminué (P = 0,045) chez les animaux ayant reçu du 3-NOP, ce qui confirme que d’autres voies utilisant de l’hydrogène jouent un rôle accru dans le rumen des animaux chez qui les émissions de CH4 sont inhibées. L’étude révèle que l’ajout de doses modérées de 3-NOP dans les rations de finition à base de maïs est une stratégie efficace pour atténuer les émissions de CH4 dans les parcs d’engraissement de bovins commerciaux, car elles permettent une diminution de 76 % des émissions de CH4. D’autres travaux de recherche seront nécessaires pour qu’il soit possible de déterminer les effets de la dose de 3-NOP sur la prise pondérale, l’efficience alimentaire et les caractéristiques que présentent les carcasses des bovins en parc d’engraissement à une échelle commerciale.