Une méthode efficace d’entreposage au froid pour le stockage des œufs de Halyomorpha halys (Hemiptera: Pentatomidae) pour les relevés sur le terrain et l’élevage en laboratoire du Trissolcus japonicus (Hymenoptera: Scelionidae)

Une méthode de stockage efficace des masses d’œufs d’un ravageur envahissant des cultures, la punaise marbrée (Halyomorpha halys), serait utile pour l’élevage et les études sur le terrain de son agent de lutte biologique, le Trissolcus japonicus. La méthode actuelle de stockage des masses d’œufs d’H. halys à des températures inférieures à zéro a des conséquences létales et sublétales sur la valeur adaptative du T. japonicus. Notre objectif était de vérifier l’efficacité de la réfrigération comme méthode de remplacement pour le stockage des œufs d’H. halys. Nous montrons que l’émergence de parasitoïdes à partir de masses d’œufs réfrigérés à 8 °C pendant un maximum de deux mois avant le parasitisme est plus élevée que dans des masses d’œufs congelés. De plus, l’entreposage au froid à 8 °C n’a généralement eu que peu ou pas d’effets sublétaux sur la valeur adaptative des T. japonicus émergents. Ce n’est qu’après deux mois de réfrigération des œufs de l’hôte que l’émergence de T. japonicus a commencé à diminuer de manière significative (d’environ 10 % par rapport aux masses d’œufs viables non traités), alors que les masses d’œufs préalablement congelées à −80 °C présentaient une réduction d’environ 59 % de l'émergence des parasitoïdes après 14 jours d’entreposage. Les masses d’œufs réfrigérées qui ont ensuite été exposées à une plage de températures moyennes réalistes sur le terrain convenaient encore au parasitisme du T. japonicus après 7 jours. Nos résultats démontrent que la réfrigération à 8 °C, bien qu'entraînant la mort complète des embryons de H. halys après 10 jours, convient mieux au parasitisme du T. japonicus que ceux entreposés à −80 °C. La quantité et la qualité des œufs de H. halys qui peuvent être stockés avec cette méthode pourraient faciliter le maintien des colonies de T. japonicus en laboratoire, la surveillance sur le terrain et les lâchers à des fins de lutte biologique contre H. halys.