Mise en évidence des pertes hivernales d'azote résiduel organique et fixé dans les argiles dérivé d'un apport en post-levée de lisier de porc enrichi en 15N.

Dans les régions nordiques, on estime que l'azote minéral résiduel du sol à la récolte constitue la source d'azote pouvant être perdue au cours de la saison morte. Des techniques de traçage isotopique 15N ont permis de déterminer (i) la répartition de l'azote d'un lisier de porc appliqué en post-levée dans les réservoirs d'azote minéral, organique et fixé dans les argiles d'un loam sableux et d'une argile lourde et (ii) si l'azote retrouvé dans chacun de ces réservoirs au moment de la récolte est conservé ou perdu au cours de la saison morte. Du lisier de porc enrichi en 15N a été appliqué à une culture de maïs (100 kg ha-1 N total au stade 4 feuilles du maïs). Le 15N du lisier a ensuite été suivi dans le sol (0–60 cm) et la plante pendant deux années. Le lisier contenait 60% de son azote total sous forme de NH4. Au cours de la saison de croissance, cet azote s'est accumulé dans le réservoir d'azote fixé dans les argiles de l'argile lourde ainsi que dans le réservoir organique des deux sols. À la récolte, moins de 5% de l'azote appliqué en post-levée se trouvait sous forme minérale alors que 60 à 65% se retrouvait dans les réservoirs organique et fixé dans les argiles des sols. Bien que ces formes d'azote soient jugées immobilisées, entre un tiers et la moitié de celles-ci a été perdu au cours de la saison morte. Ce travail indique que les réservoirs d'azote organique et fixé dans les argiles contribuent aux pertes d'azote au cours de la saison morte. Les futurs indicateurs de risque de perte d'azote devraient tenir compte de cette contribution.