Environmental risk assessment of human pharmaceuticals in the European Union: A case study with the β-blocker atenolol.

Citation

Küster, A., Alder, A.C., Escher, B.I., Duis, K., Fenner, K., Garric, J., Hutchinson, T.H., Lapen, D.R., Péry, A., Römbke, J., Snape, J.R., Ternes, T., Topp, E., Wehrhan, A., et Knacker, T. (2010). « Environmental risk assessment of human pharmaceuticals in the European Union: A case study with the β-blocker atenolol. », Integrated Environmental Assessment and Management, 6(S1), p. 514-523. doi : 10.1897/IEAM_2009-050.1

Résumé

Les bloqueurs β-adrénergiques (bêta-bloquants) sont administrés pour traiter l'hypertension artérielle, les cardiopathies ischémiques et les troubles du rythme cardiaque. En raison de leur utilisation répandue et de leur faible métabolisation chez l’humain, les bêta-bloquants sont largement détectés dans les effluents d’égout et dans les eaux de surface. Les récepteurs β-adrénergiques ont été identifiés chez les poissons et d’autres animaux aquatiques, de sorte que l’on peut s’attendre à ce que les processus physiologiques régulés par ces récepteurs chez certains animaux sauvages soient perturbés par la présence de bêta bloquants. Étant donné que les données écotoxicologiques sur les bêta bloquants sont rares, nous avons choisi d’examiner le bêta bloquant aténolol, comme produit pharmaceutique faisant l’objet d’une étude de cas dans le cadre du projet ERAPharm. Un des points de départ pour l’évaluation des risques environnementaux potentiels a été la ligne directrice européenne pour l’évaluation des risques environnementaux liés aux produits médicinaux destinés à l’usage humain. Au cours de la phase I de l’évaluation des risques, la concentration environnementale prévue (CEP) initiale d’aténolol dans les eaux de surface (500 ng L⁻¹) dépassait la limite d’action de 10 ng L⁻¹. Nous avons donc procédé à la phase II de l’évaluation des risques, qui a révélé des risques acceptables pour les eaux de surface, les eaux souterraines et les microorganismes aquatiques. De plus, nous avons observé un faible potentiel de bioaccumulation de l’aténolol, ainsi que le laisse voir sa faible lipophilie (log KOE = 0,16), un faible risque d’exposition du milieu terrestre par l’entremise des boues (log KCO = 2,17), et une faible affinité de sorption avec les sédiments. Par conséquent, l’évaluation des risques dans le volet A de la phase II n’a pas révélé de risque inacceptable en ce qui concerne l’aténolol. Dépassant les exigences de la ligne directrice, des données supplémentaires sur les effets et le devenir ont été générées dans le cadre du projet ERAPharm. Un essai de toxicité sur le plan de la reproduction portant sur deux générations, réalisé sur le cladocère Daphnia magna, a permis de mesurer la concentration sans effet observé (CSEO) la plus sensible, soit 1,8 mg L⁻¹. Cependant, même avec cette CSEO, nous avons calculé un quotient de risque de 0,003, ce qui reste néanmoins bien en deçà du seuil limite de risque qui est de 1. D’autres études ont confirmé les résultats de l’évaluation des risques environnementaux selon le CHMP/EMEA (2006). Toutefois, l’aténolol ne doit pas être considéré comme un produit représentatif d’autres bêta bloquants, comme le métoprolol, l’oxprénolol et le propranolol, dont certains présentent des caractéristiques physico-chimiques nettement différentes et des profils toxicologiques variables dans les études chez les mammifères.