Absence de toxicité pour les cellules humaines des produits de transformation de la patuline et des intermédiaires connexes de la voie de biosynthèse de cette substance, l’E-ascladiol et le Zascladiol

Citation

Tannous J, Snini SP, El Khoury R, Canlet C, Pinton P, Lippi Y, Alassane-Kpembi I, Gauthier T, El Khoury A, Atoui A, Zhou T, Lteif R, Oswald IP, Puel O. 2016. Patulin transformation products and last intermediates in its biosynthetic pathway, E-and Z-ascladiol, are not toxic to human cells. Arch Toxicol.

Résumé en langage clair

La patuline est la principale mycotoxine qui contamine les pommes. Pendant le brassage des boissons alcoolisées, cette mycotoxine se décompose pour former une substance chimique appelée l’ascladiol. La présente étude visait à évaluer la toxicité du produit de transformation à l’aide de lignées de cellules hépatiques, rénales, intestinales et immunitaires humaines. La patuline s’est révélée toxique pour ces quatre lignées cellulaires. À l’opposé, les produits de transformation, soit l’Eascladiol et le Zascladiol, n’étaient pas toxiques. Ces résultats démontrent que la détoxification de la patuline en ascladiol est une bonne stratégie pour réduire les risques associés à la patuline.

Résumé

La patuline est la principale mycotoxine qui contamine les pommes. Pendant le brassage des boissons alcoolisées, cette mycotoxine se décompose en ascladiol, qui est également le dernier précurseur de la patuline. La présente étude visait 1) à caractériser la dernière étape de la voie de biosynthèse de la patuline et 2) à décrire la toxicité de l’ascladiol. Un mutant de délétion du gène patE a été généré chez Penicillium expansum. Contrairement à la souche sauvage, ce mutant de délétion ne produit pas de patuline, mais accumule de fortes concentrations d’Eascladiol et peu de traces de Zascladiol. Cela confirme que le gène patE encode la synthase de la patuline qui participe à la conversion de l’Eascladiol en patuline. Après purification, la cytotoxicité de la patuline, de l’Eascladiol et du Zascladiol a été étudiée à l’aide de lignées de cellules hépatiques, rénales, intestinales et immunitaires humaines. Dans le cas de la patuline, une cytotoxicité proportionnelle à la dose a été observée pour ces quatre lignées cellulaires. À l’opposé, tant l’E- ascladiol que le Zascladiol se sont révélés exempts de toxicité. L’analyse par biopuce de cellules intestinales humaines traitées avec de la patuline et de l’Eascladiol a révélé que l’Eascladiol, contrairement à la patuline, n’altérait pas la transcription complète du génome humain. Ces résultats démontrent que l’Eascladiol et le Zascladiol ne sont pas toxiques et que, par conséquent, les stratégies de détoxification de la patuline entraînant l’accumulation d’ascladiol représentent de bonnes méthodes pour limiter les risques associés à la patuline.

Date de publication

2017-06-01

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