Stockage et résorption du phosphore chez les espèces riveraines d'arbres : applications environnementales du peuplier et du saule

Citation

Da Ros, L.M., Soolanayakanahally, R.Y., Guy, R.D., Mansfield, S.D. (2018). Phosphorus storage and resorption in riparian tree species: Environmental applications of poplar and willow. Environmental and Experimental Botany, [online] 149 1-8. http://dx.doi.org/10.1016/j.envexpbot.2018.01.016

Résumé en langage clair

Dans le cadre de l’étude, nous avons identifié des cultivars de saules qui conviendraient pour la création de bandes tampons riveraines le long des bassins hydrographiques afin de capter et de prélever le phosphore. Cette lignée présente une forte réabsorption du P durant la sénescence, réduisant ainsi l’empreinte environnementale en phosphore.

Résumé

© 2018 Elsevier B.V. Le phosphore est un contaminant très préoccupant dans les systèmes agricoles, car ses concentrations accrues dans les eaux de ruissellement ont conduit à une escalade des incidents d’eutrophisation. Une solution possible consisterait à planter des arbres à forte production de biomasse pour créer des bandes tampons le long des zones riveraines. Les arbres de la famille des Salicacées ont des aires de répartition géographiques diversifiées et présentent des caractères de croissance très variables, ce qui permet de les utiliser dans une vaste gamme d’applications environnementales, notamment en agroforesterie pour prévenir l’érosion des sols, pour la remise en état de terres peu productives et comme filtre végétal. Il est nécessaire de caractériser les différences dans la répartition et le stockage des éléments nutritifs chez ces espèces d’arbres pour évaluer leur efficacité pour la création de bandes tampons. Pour plusieurs variétés de saules et de peupliers, les différences phénotypiques ont été quantifiées par ICP-AES et HPLC. Les variétés de peupliers comme le Tristis et le Northwest ont présenté la plus grande capacité de prélèvement, avec une valeur estimée à 3,7 à 3,9 mg P g−1 après l’application de 2,2 mM de phosphate soluble (100N:70P). Cependant, la majorité du phosphore était emmagasinée dans les feuilles et était retournée dans l’environnement à mesure que la sénescence automnale progressait. Les saules hybrides, comme le saule AAFC-5, sont d’excellentes solutions de rechange, car la plus grande proportion de biomasse a été accumulée dans les tiges, qui ont été laissées en place pour un stockage à long terme ou qui ont été taillées et retirées du site. AAFC-5 accumulait environ 2,1 mgP g−1 et présentait la plus faible concentration de phosphore dans les feuilles sénescentes, ce qui se traduit par une efficacité de résorption supérieure à celle du peuplier hybride. La variation observée de la plasticité phénotypique entre les génotypes laisse supposer une réponse complexe aux conditions des éléments nutritifs, qui est probablement présente chez de nombreuses espèces autres que celles présentées dans cette étude. Les différences entre espèces étroitement apparentées peuvent à leur tour servir à étudier les mécanismes génétiques et biochimiques de la répartition et de la résorption des éléments nutritifs. S’il était possible d’obtenir des taux de résorption plus élevés chez les peupliers hybrides accumulant du phosphore, on pourrait ainsi effectuer une remise en état optimale des sols riches en phosphore grâce au taillis.

Date de publication

2018-05-01