Se rouler dans la boue ou allaiter : les truies logées à l’extérieur ont des approches distinctes de la thermorégulation durant la gestation et la lactation

Citation

Baert, S., Aubé, L., Haley, D.B., Bergeron, R., Devillers, N. (2022). To wallow or nurse: Sows housed outdoors have distinctive approaches to thermoregulation in gestation and lactation. Applied Animal Behaviour Science, [online] 248 http://dx.doi.org/10.1016/j.applanim.2022.105575

Résumé en langage clair

Bien qu’il s’agisse d’une pratique encore peu répandue au Canada, le fait de garder les truies et leurs porcelets à l’extérieur pourrait présenter des avantages pour les animaux, les producteurs et les consommateurs. L’objectif de cette étude était de déterminer les comportements pouvant être importants pour la thermorégulation lorsque les truies gestantes et allaitantes sont logées à l’extérieur durant l’été. Des truies en fin de gestation et en début de lactation ont été logées à l’extérieur et avaient accès à une bauge, à une structure d’ombrage, à des huttes de mise-bas individuelles et à une parcelle de pâturage. Durant la gestation, les truies ont principalement été observées dans la bauge, tandis que durant la période de lactation, elles ont principalement été observées dans les huttes. Dans les deux cas, les truies ont passé plus de temps dans la bauge lorsque la température avait augmenté. Le roulage dans la bauge semble être une importante méthode de thermorégulation au moment le plus chaud de la journée, tant chez les truies gestantes que chez les truies allaitantes. Les truies allaitantes semblent cependant consacrer moins de temps à la thermorégulation pour passer plus de temps dans la hutte de mise-bas, en particulier au cours des premiers jours suivant la mise bas. Les différences entre les truies gestantes et les truies allaitantes dans l’utilisation de la bauge et de la hutte de mise-bas peuvent représenter un conflit de motivation entre le comportement de thermorégulation et le comportement maternel lorsque les truies allaitent, ce qui pourrait exposer les truies allaitantes à un plus grand risque de stress thermique. Compte tenu de la préférence manifestée pour la bauge comme moyen de thermorégulation, nos résultats suggèrent que les truies logées à l’extérieur, et peut-être même à l’intérieur, devraient avoir accès à une bauge, et que celle-ci devrait se trouver à proximité des huttes de mise-bas afin que les truies allaitantes puissent profiter du refroidissement par évaporation sans trop s’éloigner de leurs porcelets.

Résumé

L’objectif de cette étude était de déterminer les comportements pouvant être importants pour la thermorégulation lorsque les truies gestantes et allaitantes sont logées à l’extérieur au Québec (Canada) durant l’été. Nous avons logé six groupes de quatre truies Yorkshire-Landrace de juillet à septembre 2018 dans des enclos extérieurs équipés d’une bauge, d’une structure d’ombrage, de huttes de mise-bas individuelles et d’une parcelle de pâturage. De la semaine 15 de la gestation à la semaine 3 de la lactation, nous avons enregistré l’emplacement de chaque truie au cours de cinq périodes d’observation quotidiennes (5 jours/semaine), chaque enregistrement consistant en 15 échantillons consécutifs à intervalles de 1 minute. Nous avons simultanément enregistré les conditions environnementales à l’aide d’enregistreurs de température et d’humidité. Nous avons analysé les effets du jour par rapport à la mise bas et de l’indice température-humidité (ITH) sur le pourcentage d’observations quotidiennes dans la bauge, à l’ombre et dans la hutte de mise-bas à l’aide de modèles de régression polynomiale, le jour et l’ITH étant des covariables et la truie faisant l’objet de mesures répétées. Durant la gestation, les truies ont été principalement observées dans la bauge (40 ± 2 % des observations), tandis que durant la lactation, les truies ont été principalement observées dans la hutte (54 ± 17 %) et n’ont été dans la bauge que pendant 6 ± 4 % des observations. L’ITH a été associé au pourcentage d’observations dans la bauge (P < 0,001) durant la gestation et durant la lactation. Le jour a également pu être associé de manière significative au fait de se rouler dans la boue; les truies gestantes ont été observées plus souvent dans la bauge à l’approche de la mise bas (P = 0,029), tandis que les truies allaitantes ont été observées plus souvent dans la bauge à mesure que le nombre de jours depuis la mise bas augmentait (P < 0,0001). Durant la gestation, l’ITH a été négativement associé au pourcentage d’observations dans la hutte de mise-bas (P < 0,0001), mais durant la lactation, seul le jour a prédit l’utilisation de la hutte de mise-bas de manière non linéaire (P < 0,01). Au cours de la gestation, l’utilisation de la bauge par les truies a été associée au l’ITH. Cependant, les truies allaitantes ont peu utilisé la bauge, même lorsque l’ITH était élevé, donnant la priorité à la hutte de mise-bas, en particulier dans les premiers jours après la mise bas. Les différences entre la gestation et la lactation en ce qui concerne le moment et la fréquence d’utilisation de la bauge et de la hutte de mise-bas par les truies peuvent indiquer un conflit de motivation entre les comportements thermorégulateurs et les comportements maternels lorsque les truies allaitent leurs porcelets.

Date de publication

2022-03-01

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