Réponse initiale du Chrysochus auratus (Coleoptera: Chrysomelidae), un coléoptère indigène, à une plante hôte nouvellement introduite, le Vincetoxicum rossicum (Gentianales:Apocynaceae)

Citation

deJonge RB, RS Bourchier, and SM Smith. 2017. Initial Response by a Native Beetle, Chrysochus auratus (Coleoptera: Chrysomelidae), to a Novel Introduced Host-Plant, Vincetoxicum rossicum (Gentianales: Apocynaceae). Environmental Entomology, 46(3), 2017, 617–625
doi: 10.1093/ee/nvx072

Résumé en langage clair

Quand une nouvelle plante comme le dompte-venin de Russie est introduite en Amérique du Nord où elle est envahissante, les insectes qui sont déjà au Canada peuvent parfois l’utiliser comme nouvelle source alimentaire ou comme nouvel hôte pour compléter leur cycle de vie. Dans cette étude, nous avons examiné la réaction de la chrysomèle de l’apocyn, un insecte indigène, à la nouvelle plante envahissante, le dompte-venin de Russie. Comme son nom l’indique, la chrysomèle de l’apocyn se nourrit habituellement d’apocyn, une plante très étroitement apparentée au dompte-venin de Russie. Nous nous attendions donc à ce que la chrysomèle puisse utiliser la nouvelle plante. Nous avons mesuré en laboratoire et au champ la quantité de nourriture prélevée, la durée de vie de l’insecte et la ponte sur la plante nouvellement introduite. Nous avons aussi vérifié si la durée d’exposition au dompte-venin de Russie influait sur la capacité de l’insecte à l’utiliser. Les résultats montrent que les chrysomèles peuvent se nourrir de la nouvelle plante et y survivre en tant qu’adultes jusqu’à 10 jours. Les chrysomèles adultes peuvent pondre leurs œufs sur le dompte-venin de Russie et les larves peuvent commencer à se développer sur les racines, mais elles ne peuvent pas y compléter leur cycle de vie. Les insectes qui n’avaient pas été exposés au dompte-venin de Russie avaient plus de chances de s’en nourrir que ceux qui y avaient été exposés. Ces travaux montrent que le dompte-venin de Russie nouvellement introduit pourrait avoir une incidence négative sur les populations de chrysomèles de l’apocyn parce que lorsqu’elles pondent sur le dompte-venin plutôt que sur l’apocyn, les insectes ne peuvent pas y compléter leur cycle de vie.

Résumé

Les insectes indigènes peuvent former de nouvelles associations avec des plantes envahissantes introduites et les utiliser comme source alimentaire. L’introduction récente en Amérique du Nord de la vigne européenne, Vincetoxicum rossicum (Kleopow) Barbar., nous permet d’examiner la réponse initiale de la chrysomèle indigène, Chrysochus auratus F., qui se nourrit de plantes indigènes de la même famille que le V. rossicum (Apocynaceae). Nous avons étudié C. auratus sur le V. rossicum de même que sur des plantes indigènes étroitement apparentées ou poussant dans le même milieu (Apocynum spp., Asclepias spp. et Solidago canadensis L.). Nous avons examiné tous les stades de l’insecte au laboratoire, dans le jardin et au champ. Les expériences visaient à mesurer l’alimentation (l’insecte se nourrissait-il des plantes et, le cas échéant, quelle quantité consommait-il?), la survie, la ponte et si l’exposition au V. rossicum en laboratoire ou au champ influait sur l’alimentation de l’insecte adulte. Les chrysomèles se nourrissaient beaucoup moins sur le V. rossicum que sur les hôtes indigènes du genre Apocynum. Les chrysomèles adultes ont exploré les feuilles du V. rossicum comme source d’alimentation et y ont survécu jusqu’à 10 jours. Les femelles ont pondu sur le V. rossicum, les œufs ont éclos, et, au début, les larves se sont nourries des racines. Aucune n’a toutefois survécu au-delà du deuxième stade. Les chrysomèles récoltées des champs d’Apocynum cannabinum L. entremêlés de V. rossicum avaient moins tendance à se nourrir de ce nouvel hôte non indigène que celles récoltées de colonies plus éloignées (> 5 km) et qui avaient moins de chances d’avoir été exposées au V. rossicum. Nos travaux expérimentaux montrent que le V. rossicum peut servir de lieu de ponte pour C. auratus et que ce coléoptère indigène ne s’est pas adapté à cette plante nouvellement introduite (c’est-à-dire qu’il ne peut y survivre).

Date de publication

2017-06-01

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