L’estimation des émissions directes d’oxyde nitreux par les écosystèmes agricoles du Canada et ses incertitudes.

Citation

Hutchinson, J.J., Grant, B.B., Smith, W.N., Desjardins, R.L., Campbell, C.A., Worth, D.E., et Vergé, X.P.C. (2007). « L’estimation des émissions directes d’oxyde nitreux par les écosystèmes agricoles du Canada et ses incertitudes. », Canadian Journal of Soil Science, 87(Suppl. Spec. Issue), p. 141-152. doi : 10.4141/S06-066

Résumé

Les auteurs ont estimé les émissions de N₂O des écosystèmes agricoles du Canada pour chaque recensement entre 1981 et 2001 en recourant à une variante de la méthode du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) et au modèle DNDC s’appuyant sur les processus de dénitrification et de décomposition. D’après la méthode du GIEC, les émissions directes de N₂O ont varié de 12,9 à 17,4 Tg d’équivalent CO₂ pour se situer en moyenne à 15,0 Tg d’équivalent CO₂; durant la même période, le modèle DNDC prévoyait, en revanche, une valeur de 16,0 à 24,3 Tg d’équivalent CO₂ et une moyenne de 20,8 Tg d’équivalent CO₂, l’importante variation annuelle reflétant la fluctuation des conditions climatiques. À l’échelon provincial, les deux méthodes situent les émissions les plus élevées en Alberta, en Saskatchewan et en Ontario, des émissions intermédiaires au Manitoba et au Québec et les émissions les plus faibles en Colombie-Britannique ainsi que dans les provinces de l’Atlantique. Selon la méthode du GIEC, la plus importante source d’émissions serait les engrais azotés (moyenne de 6,32 Tg d’équivalent CO₂ au Canada); viennent ensuite les résidus de récolte (4,36), l’élevage sur grand parcours ou en enclos (EGP) (2,77) et le fumier (1,65). Toutes les sources d’émissions se sont modérément intensifiées avec les ans, la hausse étant plus manifeste pour les engrais. Les auteurs ont recouru à la simulation de Monte Carlo pour mesurer l’incertitude associée à l’estimation des émissions de 001 par la méthode du GIEC et le modèle DNDC. La simulation a donné comme valeurs les plus probables 19,2 et 16,0 Tg d’équivalent CO₂ pour la méthode GIEC et le modèle DNDC, respectivement, avec une incertitude respective de 37 % et de 41 %. La valeur des estimations du GIEC variait de 28 % pour l’EGP et le fumier à 50 % pour les engrais N et les résidus de récolte. À l’échelon provincial, l’incertitude variait de 15 % à 47 %, les valeurs les plus élevées se rapportant aux Prairies. L’analyse de sensibilité des estimations du GIEC indique que les résidus de récolte constituent la plus grande source d’incertitude. Suivent les engrais azotés synthétiques. Cette analyse montre que la simulation de Monte Carlo permet d’estimer correctement les émissions de N₂O.

Date de publication

2007-12-31