Le biote du sol des vergers nouvellement établis est plus favorable à la croissance précoce des cerisiers que le biote des vergers plus anciens

Citation

Munro, P., Forge, T.A., Jones, M.D., Nelson, L.M. (2020). Soil biota from newly established orchards are more beneficial to early growth of cherry trees than biota from older orchards. Applied Soil Ecology, [online] 155 http://dx.doi.org/10.1016/j.apsoil.2020.103658

Résumé en langage clair

Le renouvellement de l’industrie des arbres fruitiers, avec l’adoption de variétés plus rentables et de systèmes de production à haute densité efficaces, dépend de la replantation des vieux vergers. Cependant, les jeunes arbres fruitiers qui sont replantés dans d’anciens vergers ont souvent une très faible croissance. Ce syndrome, connu sous le nom de maladie de la replantation, est le résultat d’un mélange complexe de nématodes nuisibles et de champignons pathogènes qui s’accumulent avec le temps dans le sol des vieux vergers. Il serait avantageux pour les producteurs de pouvoir prévoir la gravité de la maladie de la replantation dans les vergers qu’ils prévoient replanter. La plupart des recherches antérieures sur la maladie de la replantation en verger ont été menées sur des pommiers. Celle-ci visait à évaluer les effets de l’âge de vergers de cerisiers et des propriétés du sol, y compris les indicateurs biologiques de la santé du sol, sur les populations de nématodes phytoparasites et la maladie de la replantation des pousses de cerisiers. Les analyses ont porté sur des échantillons de sol prélevés dans 18 vergers de la vallée de l’Okanagan dont l’âge variait de 0 (végétation indigène préparée pour la première plantation) à 21 ans. Les résultats de l’étude ont confirmé que la maladie de la replantation était généralement plus grave et que le parasitisme des pousses de cerisiers par les nématodes était plus important dans le sol des vergers plus vieux que dans les plus jeunes. Les données ont également montré que le potentiel de maladie de la replantation était inversement lié à l’activité microbienne générale du sol. Ces résultats donnent à penser que l’adoption de pratiques de gestion des vergers qui favorisent l’activité microbienne du sol peut réduire la gravité de la maladie de la replantation lorsque les vergers sont replantés, et que la mesure des populations de nématodes phytoparasites et de l’activité microbienne globale du sol peut aider les producteurs à prédire la gravité potentielle de la maladie de la replantation.

Résumé

© 2020. La croissance de jeunes arbres fruitiers replantés dans un vieux verger est souvent faible comparativement à celle observée dans un sol qui n’a pas encore été planté d’arbres fruitiers. Il semble qu’un consortium de biotes délétères du sol, communément appelés complexe de la maladie de la replantation, soit responsable de cette faible croissance. Nous avons utilisé un essai biologique comparant la croissance de cerisiers dans des sous-échantillons de sol stérilisés et non stérilisés afin d’évaluer l’effet net du biote du sol dans 18 vergers de la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique, au Canada, ayant différents historiques de production d’arbres fruitiers (précédemment cultivés : les « vieux » vergers; les « nouveaux » vergers : qui n’ont pas encore été cultivés). En général, l’augmentation de la hauteur des pousses était plus importante dans le sol non stérile des nouveaux vergers que dans les vieux vergers (ANOVA à deux facteurs; P < 0,001). Lorsque le sol des jeunes vergers avait été stérilisé, le poids des plantes était plus faible que celui de leurs homologues en sol non stérilisé (ANOVA à deux facteurs; P = 0,006). Les populations de Pratylenchus dans les tissus racinaires étaient plus nombreuses chez les plantes cultivées dans les vieux vergers que dans les nouveaux vergers (ANOVA à un facteur; P < 0,001). L'analyse de régression multiple a montré que l’hydrolyse de la fluorescéine diacétate (FDA), un indicateur de l’activité microbienne, était la seule variable permettant de prédire de manière significative la croissance des plantes en réponse à la stérilisation pour les variables augmentation de la hauteur des pousses (R2 = 0,6; P = 0,001) et poids des plantes (R2 = 0,5; P = 0,002). Dans l’ensemble, les résultats de cette étude donnent à penser que les pratiques de gestion qui stimulent l’activité microbienne favoriseront la croissance des cerisiers tant dans les « vieux » que dans les « nouveaux » vergers.

Date de publication

2020-11-01

Profils d'auteurs