Lacanobia oleracea nucleopolyhedrovirus (LaolNPV) : Ûne nouvelle espèce européenne d’Alphabaculovirus avec un éventail d’hôtes étroit
Citation
Simón, O., Erlandson, M.A., Frayssinet, M., Williams, T., Theilmann, D.A., Volkoff, A.N., Caballero, P. (2017). Lacanobia oleracea nucleopolyhedrovirus (LaolNPV): A new European species of alphabaculovirus with a narrow host range. PLoS ONE, [online] 12(4), http://dx.doi.org/10.1371/journal.pone.0176171
Résumé en langage clair
En 2011, au cours d'un programme d'échantillonnage d'insectes dans des cultures de luzerne près de Montpellier, en France, des larves de noctuelle potagère (Lacanobia oleracea) ont été prélevées. La noctuelle potagère s’attaque à un certain nombre de cultures en champs et en serres, y compris la tomate en Europe. Une grande proportion des larves de L. oleracea prélevées recueillies avaient succombé à une infection par un virus spécifique de l'insecte appartenant à la famille des Baculovirus appelé Nucleopolyhedrovirus de Lacanobia oleracea (LaolNPV). Ce virus comprend de multiples nucléocapsides et un génome de NPV. La caractérisation génomique et moléculaire a montré qu'il était étroitement apparenté au Nucleopolyhedrovirus de Mamestra configurata (MacoNPV-A) qui infecte le lépidoptère légionnaire bertha, un important ravageur du canola en Amérique du Nord. Une série d'essais biologiques dose-réponse a montré que MacoNPV-A était pathogène pour sept espèces de lépidoptères, tandis que LaolNPV n'était pathogène que pour la noctuelle Chrysodeixis chalcites.
Cette étude confirme le potentiel des virus MacoNPV comme agents de lutte biologique contre les ravageurs noctuides.
Résumé
© Simón et coll., 2017. Il s’agit d’un articleà accès libre publié conformément aux modalités de la licence d’attribution de Creative Commons, qui autorise l’utilisation, la distribution et la reproduction non restreintes dans tout média, à condition de citer adéquatement l’auteur et les travaux originaux. En 2011, au cours d'un programme d'échantillonnage d'insectes dans des cultures de luzerne près de Montpellier, en France, des larves de Lacanobia oleracea, mortes d'une infection par le nucléopolyédrovirus (LaolNPV) ont été prélevées. Le virus a été caractérisé sur les plans moléculaire et biologique. Il s’agissait d’un NPV à multiples nucléocapsides qui présentait des profils de restriction semblables à ceux du NPV-A de Mamestra configurata (MacoNPV-A), mais avec des différences significatives. L'analyse polypeptidique a montré que les protéines des corps d'occlusion et des virions dérivés de ces derniers étaient semblables à celles observées dans les NPV de Mamestra spp. Le séquençage des extrémités terminales a montré que l'organisation du génome était semblable à celle de MacoNPV-A. Le virus le plus homologue était l'isolat de MacoNPV-A 90/2 (95,63 % d'identité et 96,47 % de similarité), suivi de MacoNPV-A 90/4 (95,37 % et 96,26 %), MacoNPV-B (89,21 % et 93,53 %) et MNPV de M. brassicae (89,42 % et 93,74 %). L'analyse phylogénétique effectuée avec les gènes lef-8, lef-9, polh et un ensemble de gènes concaténés a montré que LaolNPV et les NPV de Mamestra spp. se regroupaient avec HaMNPV, mais à une distance génétique plus proche des souches de MacoNPV-A. Les distances du paramètre Kimura 2 (K-2-P) des gènes complets étaient supérieures à 0,05 entre LaolNPV et le complexe MbMNPV/MacoNPV-B/HaMNPV, ce qui indique que LaolNPV est une espèce distincte. Les distances K-2-P se situaient entre 0,015 et 0,050 pour les comparaisons du LaolNPV avec les souches de MacoNPV-A, de sorte que d'autres caractéristiques biologiques devront être évaluées pour déterminer le statut d’espèce. Si le MacoNPV-A était pathogène pour sept espèces de lépidoptères, le LaolNPV n'était pathogène que pour Chrysodeixis chalcites. Compte tenu de ces résultats, Lacanobia oleracea nucleopolyhedrovirus doit être considéré comme une nouvelle espèce du genre Alphabaculovirus.