Identifier les possibilités d’atténuation des gaz à effet de serre compétitives sur le plan des coûts dans le domaine de l’agriculture en France

Citation

Pellerin, S., Bamière, L., Angers, D., Béline, F., Benoit, M., Butault, J.P., Chenu, C., Colnenne-David, C., De Cara, S., Delame, N., Doreau, M., Dupraz, P., Faverdin, P., Garcia-Launay, F., Hassouna, M., Hénault, C., Jeuffroy, M.H., Klumpp, K., Metay, A., Moran, D., Recous, S., Samson, E., Savini, I., Pardon, L., Chemineau, P. (2017). Identifying cost-competitive greenhouse gas mitigation potential of French agriculture. Environmental Science and Policy, [online] 77 130-139. http://dx.doi.org/10.1016/j.envsci.2017.08.003

Résumé en langage clair

Le secteur de l’agriculture, de l’exploitation forestière et des autres utilisations des terres est responsable d’environ un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) anthropiques dans le monde et offre des possibilités d’atténuation concomitantes. Un groupe scientifique a utilisé des méthodes de délibération pour identifier dix mesures techniques comprenant 26 sous mesures pour réduire les émissions de GES issues de l’agriculture en France. Un scientifique d’AAC était membre de ce groupe et a contribué à tous les aspects de l’étude, mais en particulier aux sections sur la séquestration du carbone dans le sol. Les mesures proposées concernent la gestion de l’azote, les pratiques de gestion qui augmentent les stocks de carbone dans les sols et la biomasse, l’alimentation du bétail et la production et la consommation d’énergie dans les exploitations agricoles. Cette étude montre qu’il existe des possibilités de réduction significatives dans le secteur agricole, les deux tiers de ces possibilités entraînant des faibles coûts, voire des coûts négatifs. Les mesures les plus compétitives sur le plan des coûts sont axées sur une utilisation plus efficace des intrants, notamment en ce qui concerne les engrais azotés, les aliments pour animaux et l’énergie.

Résumé

© 2017. Le secteur de l’agriculture, de l’exploitation forestière et des autres utilisations des terres est responsable de 24 % (10-12 Pg éq. CO2 par année) des émissions de gaz à effet de serre (GES) anthropiques dans le monde et offre des possibilités d’atténuation concomitantes. Un groupe scientifique a utilisé des méthodes de délibération pour identifier dix mesures techniques comprenant 26 sous mesures pour réduire les émissions de GES issues de l’agriculture en France. Les possibilités de réduction et les coûts sont comparés. Les mesures proposées concernent la gestion de l’azote (N), les pratiques de gestion qui augmentent les stocks de carbone dans les sols et la biomasse, l’alimentation du bétail et la production et la consommation d’énergie dans les exploitations agricoles. Les résultats montrent que les possibilités de réduction totales peuvent être divisées en trois parties. Un tiers des possibilités de réduction cumulatives correspond à des sous mesures qui peuvent être mises en œuvre à un coût technique négatif. Ces sous mesures visent à accroître l’efficacité de l’utilisation des intrants, notamment des engrais azotés, des aliments pour animaux et de l’énergie. Le deuxième tiers est constitué de sous mesures entraînant des coûts modérés (< 25 € par Mg métrique d’éq. CO2 évité). Ces sous mesures nécessitent des investissements spécifiques ou des modifications des systèmes de culture, mais les coûts supplémentaires ou la baisse des revenus sont partiellement compensés par une réduction des autres coûts ou par la production d’autres produits commercialisables. Le tiers restant est constitué de sous mesures entraînant des coûts élevés (> 25 € par Mg métrique d’éq. CO2 évité). Ces sous mesures nécessitent des investissements qui n’ont pas de rendement financier direct, l’achat d’intrants particuliers, du temps de travail dédié ou entraînent des pertes de production. En supposant leur action additive, la réduction cumulative est de 32,3 Tg d’éq. CO2 par année en 2030, mais seulement de 10 Tg (soit 10 % des émissions agricoles actuelles) lorsqu’elle est calculée selon les règles d’inventaire actuelles. Cette étude confirme qu’il existe des possibilités de réduction significatives dans le secteur agricole, les deux tiers de ces possibilités entraînant de faibles coûts, voire des coûts négatifs. Il s’agit probablement d’une sous estimation, car les calculs sont fondés sur le statu quo du système agricole actuel. Les résultats soulignent également la nécessité d’améliorer les règles d’inventaire afin que les efforts de réduction des émissions puissent être pris en compte.

Date de publication

2017-11-01