Genetic variation in remnant Festuca hallii populations is weakly differentiated, but geographically associated across the Canadian Prairie

Pour pouvoir prédire le potentiel évolutif d’une espèce végétale et élaborer des stratégies pour sa conservation, il est essentiel de connaître sa diversité génétique. Or, on connaît encore mal la variation génétique de la fétuque de Hall [Festuca hallii (Vasey) Piper], graminée répandue et espèce diagnostique de la prairie à fétuque. Nous avons utilisé la technique du polymorphisme de longueur des fragments amplifiés (AFLP) pour évaluer la variation génétique de 30 populations fragmentées de F. hallii dispersées dans le nord des Prairies canadiennes ainsi que les liens existant entre cette variation et 12 paramètres géographiques, écologiques ou décrivant la fragmentation des populations. Nous avons utilisé 3 paires d’amorces AFLP pour trier 840 échantillons, prélevés à raison d’environ 30 échantillons par population, et nous avons ainsi pu évaluer 246 bandes polymorphes. Les échantillons de fétuque étaient diversifiés sur le plan génétique, étant donné la proportion de bandes polymorphes (0,870 à 0,967), la fréquence moyenne des bandes (0,364 à 0,457) ainsi que la variation observée à l’intérieur de chaque population (69,4 à 85,4). Cependant, la variation génétique présentait peu de différenciation selon les populations, puisque seulement 6,5 % de la variation AFLP totale se situait entre populations. Le test de Mantel a révélé qu’il existe une corrélation significative entre les distances génétique et géographique (r = 0,39; P < 0,004) ainsi qu’une auto-corrélation spatiale jusqu’à 60 km entre populations. La variation AFLP diminuait avec la longitude et présentait une association significative avec les paramètres écologiques reliés à l’humidité, ce qui est indicateur d’une adaptation locale. Cependant, la variation AFLP ne présentait aucune association significative avec la taille estimative de la population et avec la distance séparant celle-ci de la population la plus proche; il semble donc que la fragmentation n’a pas eu beaucoup d’incidence génétique sur les populations de fétuque. Nous discutons enfin des conséquences de nos résultats pour la conservation, le rétablissement et l’aménagement de la fétuque de Hall.