First Report of Ilyonectria macrodidyma Causing Root Rot of Olive Trees (Olea europaea L.) in California.

Citation

Urbez-Torres, J.R., Peduto, F., et Gubler, W.D. (2012). « First Report of Ilyonectria macrodidyma Causing Root Rot of Olive Trees (Olea europaea L.) in California. », Plant Disease, 96(9), p. 1378. doi : 10.1094/PDIS-04-12-0330-PDN (Résumé)

Résumé

L’industrie oléicole californienne représente 99 % de la production d’olives des États-Unis, dont la valeur s’établissait à plus de 113 millions de dollars en 2010. Au cours des saisons de culture 2008 et 2009, on a observé un dépérissement des jeunes oliviers (moins de 4 ans) ‘Arbequina’, ‘Arbosana’ et ‘Koroneiki’ cultivés en « super haute densité » dans les comtés de Glenn, Yolo et San Joaquin. Ces arbres présentaient une croissance rabougrie, des feuilles chlorosées et des racines portant des lésions nécrotiques noires et enfoncées qui s’étendaient souvent jusque dans la base et le houppier de l’arbre. Nous avons prélevé 25 de ces oliviers dans divers vergers, puis nous avons mis en culture des échantillons de racines nécrosées et de tissus infectés du tronc sur une gélose dextrosée à la pomme de terre additionnée de 0,01 % de chlorhydrate de tétracycline. Nous avons incubé les cultures à température ambiante (23 ± 2 °C) jusqu’à l’apparition de colonies de champignons. Dans le cas de 17 (68 %) des 25 arbres prélevés, des colonies jaunes sont apparues au bout de 7 à 10 jours dans les tissus présentant des symptômes. Avec le temps, ces colonies sont devenues jaune foncé à orange, avec le revers brun orangé foncé. Nous avons observé à la fois des microconidies (hyalines, ellipsoïdes à ovoïdes, sans cloisons, mesurant (n = 60) (6,5) 11,5 à 13,5 (17,1) × (3) 3,4 à 4,5 (5,6) μm) et des macroconidies (hyalines, cylindriques, droites et/ou légèrement courbées, comportant 1 à 3 cloisons, mesurant (n = 60) (12,5) 26,5 à 38,5 (44,1) × (4) 5,5 à 7,5 (8,5) μm). La morphologie des colonies et des conidies concordait avec une description déjà publiée de l’Ilyonectria macrodidyma (Halleen, Schroers & Crous) P. Chaverri & C. Salgado. Nous avons pu confirmer l’identité de l’espèce par une comparaison des séquences de quatre isolats californiens (UCCE958, UCCE959, UCCE960 et UCCE961) avec les séquences disponibles dans la base de données GenBank, en utilisant la région de l’espaceur transcrit interne (ITS1-5.8S-ITS2) de l’ADNr (amorces ITS1/ITS4), une partie du gène codant la β-tubuline (BT1a/BT1b) et une séquence partielle de la petite sous-unité de l’ADNr mitochondrien (NMS1/NMS2). Dans les trois cas, les séquences des isolats extraits d’oliviers de Californie (GenBank JQ868543 à JQ868554) présentaient une homologie de 99 à 100 % avec celles d’isolats d’I. macrodidyma déjà identifiés et déposés dans GenBank. Nous avons étudié la pathogénicité de l’I. macrodidyma pour les oliviers ‘Arbequina’, ‘Arbosana’ et ‘Koroneiki’ au moyen des isolats UCCE958 et UCCE960. Nous avons inoculé chaque isolat aux racines de 10 oliviers de 1 an de chaque cultivar, en utilisant chaque fois 25 ml d’une suspension renfermant 106 conidies/ml, puis nous avons placé les oliviers sous une ombrière de la station expérimentale de Davis de l’Université de Californie. Nous avons également inoculé de l’eau stérile à 10 oliviers de chaque cultivar, comme traitement témoin. Six mois après l’inoculation, la plupart des oliviers auxquels le champignon avait été inoculé présentaient une chlorose foliaire semblable à celle observée dans les vergers commerciaux. Nous avons évalué le taux de nécrose racinaire de chaque cultivar en termes de pourcentage de la longueur des racines présentant des lésions, et nous n’avons observé à cet égard aucune différence significative entre les isolats, le taux moyen de nécrose racinaire s’établissant à 29,4 % chez ‘Koroneiki’, à 35,6 % chez ‘Arbosana’ et à 38,3 % chez ‘Arbequina’. Nous avons pu extraire l’I. macrodidyma des racines atteintes de chacun des cultivars et avons pu confirmer l’identité de cette espèce par un examen morphologique. Les oliviers témoins ne présentaient aucune pourriture des racines. À notre connaissance, il s'agit de la première mention de l’I. macrodidyma causant une pourriture des racines chez l’olivier, non seulement en Californie, mais dans le monde entier.

Date de publication

2012-12-31