Données génétiques limitées sur la différenciation liée à la plante-hôte chez la trypète occidentale des cerises, Rhagoletis indifferens

Citation

https://doi.org/10.1111/eea.12712

Résumé en langage clair

Certains insectes peuvent pondre leurs œufs dans des fruits, et au Canada, ce groupe comprend trois espèces de mouches des cerises, la mouche de la pomme et la mouche du bleuet. Un fruit infesté peut être transporté sur de longues distances, s’il est récolté et expédié, ce qui cause d’importants problèmes pour le commerce au Canada et pour les cultures d’exportation à fort rapport économique. La recherche sur la capacité d'infester différents fruits est importante pour atténuer les barrières commerciales ainsi que pour comprendre l’écologie des infestations. Dans les années 1800, dans l’est des États-Unis, la mouche de la pomme a délaissé sa plante-hôte indigène, l'aubépine, et a évolué vers la pomme. Des races génétiquement distinctes de mouches de la pomme préfèrent maintenant des hôtes différents. Cette étude a porté sur la trypète occidentale des cerises, Rhagoletis indifferens, dans le nord-ouest des États-Unis et en Colombie-Britannique. Cette mouche, qui infestait auparavant une plante indigène, le cerisier amer, est devenue un ravageur d’importance économique des arbres à cerises douces, qui étaient introduits par les producteurs. Notre équipe a trouvé peu d’indications de différences génétiques entre les trypètes occidentales des cerises chez différentes plantes hôtes et n’a constaté aucune différence dans un paramètre important de mesure du développement des populations. Les résultats corroborent ceux des études antérieures sur les mouches des cerises en Colombie-Britannique (Canada) et au Michigan (États-Unis), qui n'ont révélé aucune différence entre les mouches des cerises infestant différentes plantes hôtes. Cependant, ces résultats diffèrent de ceux obtenus pour la mouche de la pomme et différentes plantes hôtes. L’article présente des raisons possibles pour lesquelles on trouve des races hôtes pour la mouche de la pomme, mais pas pour la mouche de la cerise. Les résultats de cette étude aident à clarifier les processus écologiques et à améliorer la surveillance aux fins d'exportation.

Résumé

Le passage de la mouche des fruits Rhagoletis pomonella (Walsh) au milieu des années 1800 de l'aubépine duveteuse, Crataegus mollis (Torrey et Asa Gray) Scheele, à la pomme domestique, Malus domestica (Borkhausen), dans l'est des États-Unis, représente un modèle de divergence écologique avec flux génique. Un système similaire pourrait exister dans le nord-ouest des États-Unis et en Colombie-Britannique, au Canada, où Rhagoletis indifferens Curran (Diptera: Tephritidae) attaque le cerisier amer indigène Prunus emarginata (Douglas ex Hooker) Eaton (Rosacées). Les populations de R. indifferens ont changé et sont devenues des ravageurs d’importance économique pour le cerisier des oiseaux domestiqué, Prunus avium (L.) L., peu après l’introduction des cerises douces dans la région, au milieu des années 1800. Les phénologies de fructification des deux cerisiers diffèrent de la même manière que le pommier diffère de l’aubépinier : les cerises douces domestiquées mûrissant généralement en juin et juillet, et les cerises amères en juillet et août. Il existe toutefois peu d’indications de différenciation génétique entre les populations de R. indifferens du cerisier amer et du cerisier des oiseaux ou d’associations génétiques marquées entre la fréquence des allèles et la période d'éclosion de l'adulte, comme cela a été documenté pour les mouches du pommier et de l'aubépine duveteuse. Les résultats actuels corroborent un relevé antérieur de R. indifferens plus limité sur le plan géographique en Colombie-Britannique (Canada) et une analyse de son espèce sœur, R. cingulata, dans l'État du Michigan (États-Unis) qui laissait supposer un manque de différenciation liée à l'hôte pour les mouches qui infestent différentes types de cerisiers. Les auteurs avancent des raisons pour lesquelles les races hôtes sont faciles à détecter génétiquement pour R. pomonella mais pas pour R. indifferens.

Date de publication

2018-09-01

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