Diversité génétique des cultivars de colza (Brassica napus L.) élite canadiens avant et après l’avènement du canola.

Le développement de cultivars de Brassica napus de qualité canola demeure l’ un des grands succès des programmes d’ amélioration des oléagineux du gouvernement canadien. Les auteurs ont utilisé des fragments microsatellitaires (SSR) comme marqueurs pour évaluer la diversité génétique de 300 plants représentant une population naturelle introduite d’ Argentine en 1943, de sept cultivars canadiens élite créés et homologués par Agriculture et Agroalimentaire Canada depuis 1954 et de deux cultivars européens à l’ origine de la faible teneur en acide érucique et en glucosinolates qui définit la qualité du canola. L’ application de 22 paires d’ amorces SSR issues de huit groupes de liaison a permis de détecter 88 allèles polymorphes sur 33 locus probables. La fréquence des allèles dans 300 échantillons varie de 0,003 à 0,993, pour une moyenne de 0,388. L’ hétérozygosité des cultivars varie de 0,055 à 0,203, pour une moyenne de 0,139, selon les estimations. La plus forte variation des SSR a été relevée chez les cultivars argentins Golden et Oro. La variation des SSR a tendance à s’ atténuer au fil des ans, avec l’ hybridation. La part de la variation totale des SSR qui subsiste dans les cultivars s’ établit à 51,4 %; elle était de 15 % pour les variétés à forte et à faible teneur en acide érucique et de 21,2 % pour les cultivars à forte et à faible teneur en glucosinolates. La différenciation génétique par paire entre cultivars varie de 0,140 à 0,819, pour une moyenne de 0,500. L’ analyse typologique révèle que les relations génétiques entre cultivars sont cohérentes avec la généalogie connue. Ces constatations permettront d’ élargir la base du fonds génétique des espèces améliorées de B. napus, de sélectionner des génotypes différents en vue de créer de nouveaux hybrides et de préserver le matériel génétique du colza.