Bilan nutritif et productivité des cultures au terme d'une étude d'assolement de 14 ans sur la culture de la pomme de terre avec irrigation.

Citation

Mohr, R.M., Nelson, A., Tomasiewicz, D.J., McLaren, D.L., Monreal, M.A., Irvine, R.B., Khakbazan, M., Moulin, A.P., Derksen, D.A., et Volkmar, K.M. (2015). « Bilan nutritif et productivité des cultures au terme d'une étude d'assolement de 14 ans sur la culture de la pomme de terre avec irrigation. », Canadian Journal of Plant Science, 95(2), p. 351-360. doi : 10.4141/cjps2013-415

Résumé

Bien gérés, les assolements concourent à une productivité et à une qualité élevées des cultures subséquentes; ils n'appauvrissent et n'enrichissent pas davantage excessivement le sol. Les auteurs ont procédé à une expérience sur le terrain l'année suivant l'achèvement d'une étude de 14 ans sur un assolement de pomme de terre (Solanum tuberosum L.) avec irrigation. L'objectif consistait à évaluer l'impact de l'assolement antérieur sur la concentration de P, de K et d'oligoéléments dans le sol ainsi que sur la productivité du soja (Glycine max), son rendement et la concentration de nutriments dans la graine. Le soja a été cultivé sur six assolements [pomme de terre avec canola (PC), blé (PB), canola-blé (PCB), avoine-blé (PAB), blé-canola-blé (PBCB) et canola avec semis sous couverture de luzerne-luzerne-luzerne (PCLL)] dans un dispositif en blocs aléatoires complets avec quatre répétitions. La concentration d’éléments nutritifs dans le sol diminue jusqu’à atteindre la plage de valeurs typique pour la région, et il en va autant pour le rendement et la qualité du soja. La plus faible concentration de P et de K dans les échantillons de sol prélevés au printemps et dans les graines de soja est typiquement liée à l'assolement PCLL, signe que l'ajout d'engrais n'explique pas l'importante quantité de P et de K retirée sous forme de foin de luzerne dans cet assolement. Bien que l'assolement antérieur ait des conséquences minimes sur la teneur en Cu et en Zn dans le sol, le soja cultivé après l'assolement PCLL ou après la pomme de terre contenait plus de Cu et de Zn dans ses graines, ce qui laisse supposer que l'inclusion de cultures à mycorhizes comme la pomme de terre ou la luzerne à l'assolement peut rendre les oligoéléments plus disponibles. Le rendement du soja augmente de 4 à 6% après la culture de la pomme de terre, comparativement à la culture du canola ou de céréales; il est également de 6% plus élevé après l'assolement PAB qu'après l'assolement PCB. Les assolements antérieurs incluant la luzerne augmentent la teneur en protéines de la graine et diminuent la concentration d'huile. La faible variation de rendement observée pourrait résulter en partie au choix du soja comme culture indicatrice, ce qui a sans doute minimisé les écarts attribuables à la maladie, aux mauvaises herbes et à l'azote. Ces constatations donnent à penser qu'avec une gestion à long terme attentive des régimes de culture de la pomme de terre avec irrigation, on pourrait maintenir la productivité des cultures et la disponibilité des éléments nutritifs à un niveau acceptable pour la production agricole.

Date de publication

2015-03-04