Triticum mosaic virus: A new virus isolated from wheat in Kansas

En 2006, nous avons isolé un virus mécaniquement transmissible qui n’avait jamais été caractérisé, chez des plantes de blé du Kansas qui présentaient des symptômes de mosaïque. Nous avons étudié les propriétés physiochimiques du virus par purification en gradients de densité de chlorure de césium, par microscopie électronique, par électrolyse sur gel de polyacrylamide en présence de dodécylsulfate de sodium (SDS PAGE), par séquençage des nucléotides et acides aminés de la protéine de la coque et au moyen d’essais de réactivité immunologique. Les préparations purifiées renfermaient des particules en forme de bâtonnets flexueux qui ressemblaient à des potyvirus. Selon l’analyse SDS PAGE, la protéine de la coque avait une masse d’environ 35 kDa. Sa séquence d’acides aminés, déduite par séquençage de l’ADN obtenu par clonage et transcription inverse de l’ARN viral et déterminée indépendamment par spectrométrie de masse à temps de vol, se rapprochait le plus (similarité de 49 %) de celle du Sugarcane streak mosaic virus (SCSMV), qui appartient au genre Tritimovirus de la famille des Potyviridés. Le virus a donné de fortes réactions positives au moment de dosages immunoenzymatiques réalisés au moyen d’anticorps polyclonaux mis en présence de préparations purifiées du virus, mais les réactions demeuraient systématiquement négatives lorsqu’on employait des anticorps du Wheat streak mosaic virus (WSMV), d’autres potyvirus infectant le blé, ou encore du High Plains virus (HPV). L’inoculation du virus au blé ‘RonL’ résistant au WSMV produisait des symptômes systémiques et ralentissait sensiblement la croissance de la plante, contrairement à l’inoculation du WSMW à ce même cultivar. Étant donné l’ensemble de nos résultats, le nouveau virus peut être considéré comme un potyvirus, et nous proposons qu’il soit appelé Triticum mosaic virus (TriMV).