Protection limitée du parasitoïde Pachycrepoideus vindemiae au moyen de la répression de Drosophila suzukii dirigée vers l’hôte

Citation

Cossentine, J.E., Ayyanath, M.M. (2017). Limited protection of the parasitoid Pachycrepoideus vindemiae from Drosophila suzukii host-directed spinosad suppression. Entomologia Experimentalis et Applicata, [online] 164(1), 78-86. http://dx.doi.org/10.1111/eea.12592

Résumé en langage clair

L’encouragement à l’utilisation ou l’introduction de parasitoïdes de pupes de D. suzukii dans les écosystèmes agricoles touchés favoriserait la répression durable et écologique de D. suzukii dans les fruits non ciblés et les fruits commerciaux. Notre étude montre qu’en général, l’intégration du parasitisme par P. vindemiae dans un programme de lutte durable contre D. suzukii n’est pas compatible avec les traitements au spinosad, bien que P. vindemiae au stade de pupe à l’intérieur des pupes de l’hôte semble être peu touché par les traitements au spinosad, pourvu que le spinosad se dégrade avant l’émergence des parasitoïdes dans le champ. Il était évident que le moment choisi pour vaporiser le spinosad était un facteur important à prendre en considération en ce qui concerne les effets non ciblés sur les parasitoïdes. Plus la période de développement des parasitoïdes est longue entre la vaporisation et l’émergence des adultes, plus la dégradation du spinosad est importante et moins les effets sur la population des parasitoïdes sont importants. Sur le terrain, le spinosad se dégraderait plus rapidement de sorte que les effets éventuels observés au laboratoire pourraient être réduits. Cependant, pour choisir le moment des vaporisations de spinosad dans le champ, il faudrait tenir compte non seulement de la population de D. suzukii mais aussi de la présence de P. vindemiae et du stade du cycle vital de la majorité de la population des parasitoïdes. Ce niveau de surveillance complexifierait considérablement le programme de lutte contre D. suzukii et donne ainsi à penser que le spinosad et l’agent de lutte biologique ne sont peut-être pas compatibles et pourraient être plus efficaces séparément. Il faudra réaliser d’autres essais sur le terrain pour déterminer l’utilisation optimale des deux stratégies de lutte.

Résumé

© The Netherlands Entomological Society, 2017. Nous avons mené des essais en laboratoire pour déterminer si les pupes de drosophiles à ailes tachetées, Drosophila suzukii (Matsumura) [Diptera: Drosophilidae], peuvent constituer une barrière physique efficace pour protéger les stades immatures du parasitoïde Pachycrepoideus vindemiae (Rondani) [Hymenoptera: Pteromalidae] des pupes contre les traitements au spinosad. À l’heure actuelle, les insecticides à base de spinosad constituent une importante stratégie de répression pour D. suzukii dans les vergers sous régie biologique, bien que l’on sache qu’ils causent la mort des parasitoïdes hyménoptères. Nous avons constaté une mortalité élevée chez les femelles adultes de P. vindemiae (83 %) dans les 24 h suivant leur exposition à des pupes de D. suzukii traitées avec 10 mg de m.a. L­1 de spinosad, et les parasitoïdes femelles n’ont pas évité les pupes traitées au moyen de faibles concentrations similaires de spinosad dans les essais avec choix comprenant des pupes non traitées. Pachycrepoideus vindemiae se développe comme un ectoparasitoïde idiobionte sur les pupes de la mouche hôte, dans les pupes sclérifiées de l’hôte. Une survie et une émergence significatives de P. vindemiae ont été enregistrées lorsque les pupes de D. suzukii parasitées ont été exposées à des niveaux de traitement de spinosad appliqués au champ; cependant, la survie du parasitoïde dépendait du moment choisi après le parasitisme pour traiter l’hôte au spinosad. Une survie significative du parasitoïde a été observée lorsque les pupes de l’hôte ont été traitées à 2 semaines, alors que le parasitoïde était au stade de pupe, mais elle n’a pas été observée lorsque les pupes de l’hôte ont été traitées 1 semaine après le parasitisme, alors que les parasitoïdes étaient encore au stade larvaire. Les parasitoïdes adultes ont consommé du spinosad résiduel dégradé ou sont entrés en contact autrement avec le spinosad lorsqu’ils ont quitté l’hôte traité et, par conséquent, des taux de mortalité élevés et faibles chez les parasitoïdes adultes ont été observés lorsque ces derniers sont sortis des pupes traitées à 2 semaines et à 1 semaine, respectivement. Notre étude montre qu’en général, l’intégration du parasitisme par P. vindemiae dans un programme de lutte durable contre D. suzukii n’est pas compatible avec les traitements au spinosad, bien que P. vindemiae au stade de pupe à l’intérieur des pupes sclérifiées de l’hôte semble être peu touché par les traitements au spinosad, à condition que le spinosad se dégrade avant l’émergence des parasitoïdes.

Date de publication

2017-07-01