Potential of low-temperature anaerobic digestion to address current environmental concerns on swine production.

Les enjeux environnementaux associés à la production porcine sont devenus un sujet de préoccupation important dans le grand public et, par conséquent, un défi de taille pour l’industrie porcine. Nous observons aujourd’hui un regain d’intérêt pour les biotechnologies environnementales qui peuvent servir à réduire les répercussions de la production porcine et accroître la valeur des sous-produits du bétail. Une biotechnologie appelée digestion anaérobie psychrophile en réacteur discontinu séquentiel a été mise au point à Agriculture et agroalimentaire Canada. D’une grande stabilité, elle permet de récupérer l’énergie utilisable, de stabiliser et de désodoriser le lisier, et d’accroître la disponibilité des nutriments végétaux. Les résultats expérimentaux ont indiqué que la digestion anaérobie psychrophile du lisier de porc à des températures situées entre 15 et 25 ºC, dans un réacteur discontinu séquentiel alimenté par intermittence, réduit le potentiel polluant du lisier en éliminant jusqu’à 90 % de la demande chimique en oxygène soluble. Ce procédé donne de bons résultats sous alimentation intermittente, soit une à trois fois par semaine, et sans mélange externe. L’alimentation du bioréacteur peut donc être facilement intégrée aux activités courantes d’enlèvement du lisier de la porcherie; elle n’entrave pas les autres activités de l’exploitation et se fait avec l’équipement utilisé pour la manutention du lisier. La présence d’antibiotiques dans le lisier n’a eu aucun effet sur la stabilité du procédé. Le procédé de digestion psychrophile aérobie s’est révélé efficace pour l’élimination des populations de parasites et d’agents pathogènes zoonotiques du fumier brut. La digestion anaérobie psychrophile en réacteur discontinu séquentiel pourrait aussi servir à l’élimination des animaux morts. L’ajout de carcasses de porc, à un taux représentant jusqu’à 8 fois le taux de mortalité normal dans les porcheries commerciales, n’a eu aucun effet sur la stabilité du réacteur. Aucun problème de fonctionnement relié à la formation d’écume n’a été observé. La biotechnologie a été utilisée avec succès à l’échelle semi-industrielle et commerciale. La production de biogaz a dépassé 0,20 L de CH₄ par gramme de demande chimique en oxygène soluble totale envoyé au réacteur. Le biogaz était de grande qualité, avec une concentration de méthane allant de 70 à 80 %. La récupération d’énergie verte, la production d’un engrais inodore à valeur ajoutée, l’élimination des agents pathogènes du lisier et l’élimination appropriée des carcasses de porc réduiront considérablement l’empreinte carbonique et écologique des produits issus du porc.