Panorama des mollisols dans le monde : répartition, vocation et gestion.

Citation

Liu, X., Burras, C.L., Kravchenko, Y.S., Duran, A., Huffman, E.C., Morras, H., Studdert, G., Zhang, X., Cruse, R.M., et Yuan, X. (2012). « Panorama des mollisols dans le monde : répartition, vocation et gestion. », Canadian Journal of Soil Science, 92(3), p. 383-402. doi : 10.4141/CJSS2010-058

Résumé

Les mollisols (sols noirs, sols des prairies) couvrent environ 916 millions d’hectares, soit 7% des terres émergées sans glace de la planète. Leur répartition est étroitement corrélée avec les écosystèmes des prairies naturelles, mais ne se limite pas à celles-ci. On les retrouve principalement aux latitudes moyennes, en Amérique du Nord, en Eurasie et en Amérique du Sud. Sur le continent nord-américain, les mollisols s’étendent sur au-delà de 200 millions d’hectares aux É.-U., sur plus de 40 millions d’hectares au Canada et sur 50 millions d’hectares au Mexique. En Eurasie, les mêmes sols couvrent près de 450 millions d’hectares, des 148 millions du sud de la Russie et des 34 millions de l’Ukraine, à l’ouest, aux 35 millions du nord-est de la Chine, à l’est. En Amérique du Sud, ces sols se rencontrent couramment en Argentine et en Uruguay, ou` ils s’étendent respectivement sur près de 89 millions et de 13 millions d’hectares. On considère souvent les mollisols comme des sols productifs et fertiles par définition. On les cultive abondamment et de manière intensive, tout en les consacrant de plus en plus aux céréales, lesquelles exigent d’importants apports d’engrais et des labours. Les mollisols revêtent aussi de l’importance pour la paissance, l’élevage sur grands parcours et la production de fourrages. Par conséquent, il n’est pas étonnant qu’ils soient enclins à l’érosion, à la déshumification (perte d’agrégats stables et de matière organique) et à l’acidification attribuable aux activités anthropiques. C’est pourquoi les pédologues de toutes les régions de la planète où il y a des mollisols s’interrogent sur la pérennité de certaines tendances actuelles concernant la vocation des terres et les pratiques agricoles. Les mêmes scientifiques préconisent d’augmenter la superficie du sol peu ou pas travaillée, de restituer au sol les résidus végétaux et de le bonifier avec des amendements organiques comme le fumier, afin de préserver ou d’accroître les réserves de matière organique, tout en recourant de façon plus méthodique à des amendements chimiques comme la chaux agricole, afin de renouveler les réserves de calcium.

Date de publication

2012-01-01