Modifications à long terme des teneurs en phosphore du sol en fonction des applications d’engrais et des arrêts d’application

Citation

Cade-Menun, B.J., Doody, D.G., Liu, C.W., Watson, C.J. (2017). Long-term changes in grassland soil phosphorus with fertilizer application and withdrawal. Journal of Environmental Quality, [online] 46(3), 537-545. http://dx.doi.org/10.2134/jeq2016.09.0373

Résumé en langage clair

Le phosphore (P) est un nutriment essentiel à la croissance des plantes. À long terme, les applications de P peuvent entraîner une hausse des concentrations de P dans le sol dépassant les besoins des végétaux. Toutefois, les excès de P issus des engrais peuvent se retrouver dans les eaux de ruissellement et ainsi causer des problèmes de qualité de l’eau. L’arrêt des applications d’engrais peut contribuer à résoudre ces problèmes. Toutefois, après la fin des applications d’engrais, les concentrations de P du sol peuvent mettre un certain temps avant de diminuer. La fertilisation phosphorée entraîne une augmentation de l’orthophosphate, mais on en sait peu sur les changements que connaissent les autres formes de P du sol durant l’accumulation et le prélèvement du P. Dans le cadre de la présente étude, nous avons examiné les modifications des stocks de P ainsi que des formes de P dans des parcelles de terre faisant l’objet d’un pâturage en Irlande du Nord. De 1994 à 1999, toutes les parcelles ont reçu 8,3 kg P ha-1 par année ainsi que des doses variables d’azote (100-500 kg N ha-1 par année). De 2000 à 2005, les parcelles ont reçu 0, 20, 40 ou 80 kg P ha-1 par année ainsi que 250 kg N ha-1 par année; de 2005 à 2010, aucun engrais phosphoré n’a été appliqué. En 2005, les concentrations de P stockées dans le sol des parcelles ayant reçu les doses d’engrais phosphoré les plus élevées étaient considérablement plus élevées que celles mesurées en 2000, mais ces concentrations étaient revenues aux valeurs de 2000 en 2010. Dans les sols n’ayant reçu aucun engrais phosphoré, nous avons observé seulement en 2010 des concentrations de P considérablement moins élevées que celles mesurées en 1994. Les formes de P avaient connu peu de changements, sauf dans le cas des orthophosphates issus des engrais. Dans le cas de ces sols, l’application d’engrais et l’arrêt des applications avaient une plus grande incidence sur le P inorganique que sur le P organique.

Résumé

© American Society of Agronomy, Crop Science Society of America, and Soil Science Society of America. 5585 Guilford Rd., Madison, WI 53711 USA. Tous droits réservés. À long terme, les applications de phosphore (P) peuvent entraîner une hausse des concentrations de P dans le sol dépassant les valeurs optimales pour l’agriculture, ce qui représente un risque pour la qualité de l’eau. De plus, après la fin des applications d’engrais, les concentrations de P du sol peuvent mettre un certain temps avant de diminuer. La fertilisation phosphorée entraîne une augmentation de l’orthophosphate, mais on en sait peu sur les changements que connaissent les autres formes de P du sol durant l’accumulation et le prélèvement du P. Dans le cadre de la présente étude, nous avons examiné les modifications des stocks de P (P total, P Olsen, P Mehlich et P extractible à l’eau) ainsi que des formes de P, au moyen de la spectroscopie de résonance magnétique nucléaire 31P (P NMR), dans des parcelles de terre faisant l’objet d’un pâturage en Irlande du Nord. De 1994 à 1999, toutes les parcelles ont reçu 8,3 kg P ha-1 par année ainsi que des doses variables d’azote (100-500 kg N ha-1 par année). De 2000 à 2005, les parcelles ont reçu 0, 20, 40 ou 80 kg P ha-1 par année ainsi que 250 kg N ha-1 par année; de 2005 à 2010, aucun engrais phosphoré n’a été appliqué. En 2005, les concentrations de P stockées dans le sol des parcelles ayant reçu les doses d’engrais phosphoré les plus élevées étaient considérablement plus élevées que celles mesurées en 2000, mais ces concentrations étaient revenues aux valeurs de 2000 en 2010. Dans les sols n’ayant reçu aucun engrais phosphoré, nous avons observé seulement en 2010 des concentrations de P considérablement moins élevées que celles mesurées en 1994. La P NMR a révélé que les formes de P avaient connu peu de changements. L’orthophosphate a suivi les mêmes tendances que celles des stocks de P; les concentrations les plus élevées de P organique total, d’inositol phosphate total ainsi que de monoesters et de diesters d’orthophosphate totaux ont été mesurées en 2010 dans les sols n’ayant reçu aucun engrais phosphoré pendant 10 ans. Dans le cas de ces sols, l’application d’engrais et l’arrêt des applications avaient une plus grande incidence sur le P inorganique que sur le P organique.

Date de publication

2017-01-01

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