La consommation de brocoli a des effets sur le microbiote gastro-intestinal chez l'humain

Citation

Kaczmarek, J.L., Liu, X., Charron, C.S., Novotny, J.A., Jeffery, E.H., Seifried, H.E., Ross, S.A., Miller, M.J., Swanson, K.S., Holscher, H.D. (2019). Broccoli consumption affects the human gastrointestinal microbiota, 63 27-34. http://dx.doi.org/10.1016/j.jnutbio.2018.09.015

Résumé en langage clair

Le brocoli est une bonne source de fibres alimentaires ainsi que de glucosinolates (GSL), des composés phytochimiques pouvant être métabolisés par les microorganismes intestinaux en isothiocyanates bioactifs (ITC) ayant des propriétés anticancéreuses et anti-inflammatoires. Nos travaux antérieurs ont montré dans un modèle de rongeur que la consommation de brocoli modifiait la structure du microbiote gastro-intestinal pour améliorer l’hydrolyse ex vivo des GSL, et nous avons maintenant étendu nos travaux au microbiote intestinal humain. Dans le cadre de ces travaux, nous voulions faire progresser nos connaissances sur l’incidence de la consommation de brocoli sur le microbiote intestinal dans le cadre d’un essai avec alimentation contrôlée chez l’humain. Plus précisément, nous voulions déterminer l’effet de la consommation de brocoli sur l’abondance des taxons bactériens et le potentiel fonctionnel de la communauté microbienne. Nous avons émis l’hypothèse que la consommation de brocoli modifierait la composition et la capacité fonctionnelle du microbiote gastro-intestinal humain par rapport au groupe témoin. Nous avons mené une étude croisée randomisée avec alimentation contrôlée, consistant en deux périodes de traitement de 18 jours séparées par une période d'élimination de 24 jours, chez 18 adultes en bonne santé. Nous avons donné aux participants en maintien du poids la ration de la période d’intervention comprenant 200 g de brocoli cuit et 20 g de radis daikon crus par jour. Nous avons prélevé des échantillons de matières fécales au début et à la fin de chaque période de traitement pour l’analyse microbienne. Nous avons constaté que la consommation de brocoli réduisait l’abondance relative des Firmicutes de 9 % par rapport au témoin (P = 0,05), augmentait l’abondance relative des Bacteroidetes de 10 % par rapport au témoin (P = 0,03) et augmentait de 8 % l’abondance relative des Bacteroides par rapport au témoin. témoin (P = 0,02). L’analyse de la diversité bêta a indiqué que le traitement avait un impact sur les communautés bactériennes (P = 0,03). De plus, les effets étaient les plus marqués chez les participants dont l’indice de masse corporelle était inférieur à 26 kg/m2, et dans ce groupe, il y avait des associations entre l’abondance relative bactérienne et les métabolites du GSL. La prédiction fonctionnelle a révélé que la consommation de brocoli augmentait les voies intervenant dans les fonctions du système endocrinien (P = 0,05), le transport et le catabolisme (P = 0,04) et le métabolisme de l'énergie (P = 0,01). En conclusion, cette étude s’ajoute à cet ensemble de données probantes, car elle montre que la consommation de brocoli a une incidence sur le microbiote, ce qui met en lumière qu'il est possible qu’une intervention par l'alimentation ayant pour effet de moduler le microbiote aurait des effets bénéfiques pour la santé.

Résumé

© 2018 Elsevier Inc. Le microbiote gastro-intestinal humain est de plus en plus lié à la santé. Cependant, nos connaissances sur les effets de certains aliments sur le microbiote est limitée. Les légumes crucifères comme le brocoli sont une bonne source de fibres alimentaires et de phytonutriments, dont les glucosinolates, qui peuvent être métabolisés par les microorganismes gastro-intestinaux. La présente étude visait à déterminer l’incidence de la consommation de brocoli sur le microbiote gastro-intestinal d’adultes en bonne santé. Nous avons réalisé une étude croisée et randomisée avec alimentation contrôlée comprenant deux périodes de traitement de 18 jours séparées par une période d'élimination de 24 jours chez des adultes en bonne santé (n = 18). Les participants ont reçu une ration de maintien de leur poids avec la ration de la période d'intervention comprenant 200 g de brocoli cuit et 20 g de radis daikon cru par jour. Des échantillons de matières fécales ont été prélevés au début et à la fin de chaque période de traitement pour l’analyse microbienne. L’analyse de la diversité bêta a indiqué que le traitement avait des effets sur les communautés bactériennes (P = 0,03). La consommation de brocoli a diminué l’abondance relative des Firmicutes de 9 % par rapport au témoin (P = 0,05), a augmenté l’abondance relative des Bacteroidetes de 10 % par rapport au témoin (P = 0,03) et a augmenté l’abondance des Bacteroides de 8 % par rapport au témoin (P =.02). De plus, les effets étaient les plus marqués chez les participants dont l’indice de masse corporelle était inférieur à 26 kg/m2, et dans ce groupe, il y avait des associations entre l’abondance relative bactérienne et les métabolites des glucosinolates. La prédiction fonctionnelle a révélé que la consommation de brocoli augmentait les voies intervenant dans les fonctions du système endocrinien (P = 0,05), le transport et le catabolisme (P = 0,04) et le métabolisme de l'énergie (P = 0,01). Ces résultats révèlent que la consommation de brocoli influe sur la composition et la fonction du microbiote gastro-intestinal chez l'humain.

Date de publication

2019-01-01