Génistéine exogène en fin de gestation : effets sur le développement fœtal et le rendement des truies et des porcelets

© The Animal Consortium et Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, 2016. En raison de leur similitude fonctionnelle avec l’œstradiol, les phytoestrogènes pourraient s’avérer bénéfiques chez les truies en fin de gestation. Le but de la présente étude était de déterminer l’effet de l’apport de génistéine, un phytoestrogène, en fin de gestation sur le rendement des truies et de leurs portées. Au total, 56 cochettes ont été réparties également dans les deux groupes suivants au jour 90 de la gestation : 1) témoin; et 2) deux injections i.m. par jour de 220 mg de génistéine (GEN). Les traitements ont été maintenus jusqu’à la mise bas. Des échantillons de sang jugulaire ont été prélevés chez 16 cochettes/groupe de traitement aux jours 89 et 110 de la gestation, et aux jours 3 et 21 de la lactation. Des échantillons de lait ont également été prélevés chez ces truies au jour 3 de lactation. Un porcelet mâle par portée pour 16 portées du groupe témoin et 15 portées du groupe GEN a été abattu 24 h après la mise bas, et un échantillon de sang a été prélevé. Le foie, le cœur et les viscères ont été pesés, le muscle semi-tendineux (ST) a été prélevé et la composition de la carcasse a été déterminée. Le traitement a provoqué une augmentation (P < 0,05) des concentrations de génistéine et de daidzéine dans le plasma des cochettes au 110e jour de gestation et des concentrations de génistéine dans le plasma des porcelets 24 h après la mise bas. Le traitement a également causé une augmentation des concentrations d’IGF1 chez les cochettes à la fin de la période de traitement (P < 0,05). La génistéine n’a eu aucun effet (P > 0,1) sur le poids des truies ou la perte de gras dorsal durant la lactation, sur la composition du lait ou sur le poids des porcelets. Le taux de mortalité des porcelets avant le sevrage était très faible (< 7 %), mais le rapport de cotes entre les truies du groupe témoin et les truies du groupe GEN indiquait qu’il y avait presque deux fois plus de risques de décès avant le sevrage dans les portées des truies du groupe témoin que dans celles des truies du groupe GEN. Le poids des carcasses de porcelets était similaire dans les deux groupes de traitement, de même que le poids des divers organes et du muscle ST (P > 0,1). Toutefois, les carcasses des portées du groupe GEN contenaient plus de gras que celles des portées du groupe témoin (9,63 % vs 8,34 %, P < 0,05). Aucune des propriétés biochimiques du muscle ST ne différait entre les groupes (P > 0,1). En conclusion, l’injection de 440 mg/jour de génistéine aux cochettes en fin de gestation a augmenté les concentrations d’IGF1 chez les cochettes et la teneur en gras de la carcasse des porcelets nouveau-nés, mais elle a eu un effet minime sur le développement musculaire des porcelets à la naissance et sur le rendement des truies en lactation et de leurs portées.