Genèse des Cryosols turbiques sur le versant nord des pentes dans un relief non glaciaire disséqué du centre-ouest du Yukon.

Citation

Smith, C.A.S., Sanborn, P.T., Bond, J.D., et Frank, G. (2009). « Genèse des Cryosols turbiques sur le versant nord des pentes dans un relief non glaciaire disséqué du centre-ouest du Yukon. », Canadian Journal of Soil Science, 89(5), p. 611-622. doi : 10.4141/CJSS09001

Résumé

Nous avons examiné les caractéristiques des cryosols turbiques dystiques histiques d’une pente abrupte (> 30 %) orientée au nord, dans une zone ayant échappé aux glaciations, le plateau du Klondike, près de Dawson City, au Yukon. Nous avons également étudié la répartition de ces sols dans le paysage. En nous fondant sur leur texture, sur les principaux éléments caractérisant leur composition géochimique et sur la composition minéralogique de l’argile, nous avons pu établir que le substrat minéral présentait une stratification grossière, les colluvions sablo-graveleuses étant surmontées d’un matériau limoneux probablement d’origine éolienne. Des horizons discontinus enrichis de matière organique et contenant une abondance de débris végétaux partiellement décomposés se trouvaient à une profondeur d’au moins 50 cm sous la couche active. Huit dates établies par accélérateur au radiocarbone, allant de 350 ± 40 à 3 680 ± 40 années 14C avant aujourd’hui, laissent croire que l’incorporation des matières organiques à la couche active ou à la couche sous-jacente est récente du point de vue géologique et résulte sans doute d’une combinaison de géliturbation et de mouvement lié à la pente. Après les feux de forêt de 2004, une série de mouvements de masse sont survenus rapidement, de manière répandue, dans les pentes à pergélisol du plateau du Klondike, et des mécanismes analogues ont pu contribuer à l’enfouissement de la matière organique dans le cas des cryosols étudiés. Ces sols pourraient constituer un important réservoir de carbone, car des sites similaires occupent au moins 15 % d’une partie représentative du plateau. Ce réservoir risque d’être mobilisé si le réchauffement climatique en venait à augmenter la fréquence des feux de forêt et, par conséquent, à accroître l’instabilité des pentes.

Date de publication

2009-11-01