First report of reduced sensitivity to a QoI fungicide in isolates of Alternaria solani causing early blight of potato in Canada

Citation

Peters, R.D., Drake, K.A., Gudmestad, N.C., Pasche, J.S., et Shinners-Carnelley, T. (2008). « First Report of Reduced Sensitivity to a Qol Fungicide in Isolates of Alternaria solani Causing Early Blight of Potato in Canada. », Plant Disease, 92(12), p. 1707. doi : 10.1094/PDIS-92-12-1707B

Résumé

Au Canada, les producteurs de pommes de terre (Solanum tuberosum L.) sont souvent aux prises avec l’alternariose, maladie causée par l’Alternaria solani Sorauer. On lutte contre cette maladie au moyen d’applications foliaires de fongicides, et ceux-ci comprennent souvent des fongicides de type QoI (quinone outside inhibitors) tels que l’azoxystrobine. Or, au cours des dernières années, des isolats d’A. solani à sensibilité réduite aux fongicides de type QoI se sont répandus dans les régions productrices des États-Unis, ce qui a réduit l’efficacité de ces produits. Cette sensibilité réduite est conférée par la mutation F129L, dont la présence fait en sorte que la phénylalanine remplace la leucine en position 129 du cytochrome b. En 2007, après qu’on eut observé une telle perte d’efficacité à la suite d’une pulvérisation de fongicides de type QoI à des champs commerciaux du Manitoba, au Canada, nous avons entrepris un examen de la sensibilité des isolats d’A. solani prélevés dans les champs de la province. Au moyen des protocoles standard, nous avons prélevé 9 isolats d’A. solani dans des feuilles de pomme de terre présentant des symptômes typiques d’alternariose, dans 4 champs du Manitoba. Nous avons maintenu ces isolats dans du jus de légumes V8 clarifié et gélosé et avons identifié l’espèce selon la morphologie des conidies. Nous avons ensuite évalué la sensibilité de chaque isolat à l’azoxystrobine d’après le taux de germination des conidies dans de l’eau gélosée additionnée de 0, 0,001, 0,01, 0,1, 1,0 ou 10,0 mg/L d’azoxystrobine, conformément aux protocoles précédemment décrits. Nous avons également soumis à ces essais deux isolats de référence à sensibilité connue à l’azoxystrobine, provenant du Dakota du Nord, ainsi qu’un isolat provenant de l’Île-du-Prince-Édouard, province du Canada où tous les isolats se sont révélés sensibles dans le cadre de relevés antérieurs. Nous avons calculé la concentration efficace médiane (CE₅₀), concentration d’azoxystrobine inhibant la germination de 50 % des conidies, chez chaque isolat, à raison de deux répétitions par isolat. Un des isolats de référence du Dakota du Nord s’est révélé sensible à l’azoxystrobine, avec une CE₅₀ moyenne de 0,02 mg/L, tandis que l’autre avait une sensibilité réduite, avec une CE₅₀ moyenne de 0,2 mg/L. L’isolat de l’Île-du-Prince-Édouard était sensible à l’azoxystrobine, avec une CE₅₀ moyenne de 0,04 mg/L. Les isolats prélevés au Manitoba présentaient tous une sensibilité réduite, avec des CE₅₀ moyennes de 0,2 à 0,8 mg/L. Nous avons soumis chaque isolat à une analyse PCR en temps réel, ce qui a confirmé la présence de la mutation F129L chez les isolats du Manitoba et chez l’isolat du Dakota du Nord à sensibilité réduite. Cette mutation était absente chez les isolats de type sauvage (sensibles à l’azoxystrobine) de l’Île-du-Prince-Édouard et du Dakota du Nord. À notre connaissance, c’est la première fois que des isolats d’A. solani à sensibilité réduite à l’azoxystrobine sont signalés au Canada. Comme la présence d’une résistance croisée aux divers fongicides de type QoI chez les isolats d’A. solani à mutation F129L ayant été démontrée, nous recommandons l’adoption de stratégies de gestion de la résistance comportant l’application en alternance de fongicides de type QoI et de fongicides à mode d’action différent ainsi qu’une continuation de la surveillance des populations du pathogène quant à leur sensibilité aux QoI, dans les régions du Canada productrices de pommes de terre.

Date de publication

2008-12-01