First Report of Puccinia lagenophorae on Common Groundsel (Senecio vulgaris) in Canada.

Citation

Bruckart, W.L., McClay, A.S., Hambleton, S., Tropiano, R., et Hill-Rackette, G. (2007). « First Report of Puccinia lagenophorae on Common Groundsel (Senecio vulgaris) in Canada. », Plant Disease, 91(8), p. 1058. doi : 10.1094/PDIS-91-8-1058C

Résumé

Des spécimens de rouille sur séneçon vulgaire (Senecio vulgaris) ont été récoltés indépendamment dans deux jardins situés à l’arrière de maisons, en 2005, en Alberta, au Canada. Un des spécimens a été récolté le 11 septembre à Sherwood Park (53.542°N, 113.262°W), tandis que l’autre l’a été le 18 septembre à Edmonton (53.463°N, 113.593°W). Dans les deux cas, le principal signe macroscopique de la maladie était la présence sur les feuilles de groupes d’écidies orangées cupuliformes bordées d’un péridium recourbé. Les plantes infectées présentaient des tiges tordues et des feuilles difformes. Chez les isolats provenant des deux localités, les spores mesuraient (diamètre moyen [± écart-type; valeurs extrêmes]) 14,6 (± 1,4; 11,4 à 18,9) × 12,5 (± 1,1; 9,1 à 16,2) μm, elles étaient ovales ou anguleuses, orangées, et elles possédaient souvent des granules réfringents (3). Nous avons extrait de l’ADN génomique de petits morceaux de feuilles à écidies multiples, et nous avons séquencé toute la région de l’espaceur transcrit interne (ITS) de la rouille, à partir des produits de la PCR. Deux spécimens respectivement représentatifs de chacun des lieux de récolte présentaient des séquences identiques, y compris en ce qui concerne deux zones d’ambiguïté de la région ITS1. La position 7 comportait deux pics chevauchants (A et C). Par ailleurs, près de la position 130, le séquençage a échoué, sans doute à cause d’une insertion ou délétion dans certaines copies de l’ITS. Littlefield et al. (3) avaient déjà signalé les problèmes que présente pour le séquençage cette région riche en cytosine. Des données provenant d’un clonage des produits de la PCR nous ont permis de confirmer la présence de deux génotypes de l’ITS dans chaque extrait d’ADN. Un de ces génotypes avait une séquence identique à celle observée chez un spécimen de Puccinia lagenophorae sur S. vulgaris provenant du Royaume-Uni (GenBank, spécimen AY808060) (2), tandis que l’autre avait une séquence identique à celle observée chez un spécimen des États-Unis (GenBank, spécimen AY852264) (3). Les deux génotypes se distinguent par une transversion A/C à la position 7 et par une insertion-délétion visant une suite poly-C de 8 ou 9 bases commençant à la position 130. Nous n’avons observé aucune télie ni téliospore dans les échantillons récoltés en 2005 (certains aussi tard qu’en novembre) ni dans ceux récoltés à Edmonton en 2006. Nous identifions le pathogène comme appartenant au P. lagenophorae, en nous fondant sur les caractères moléculaires et sur les symptômes observés chez la plante-hôte (3). Dans le cas des deux infections, la source originale de l’inoculum demeure inconnue. Cependant, le 5 décembre 2006, des spécimens malades présentant des écidies sporulantes ont été trouvés sous 45 cm de neige dans le lieu de récolte d’Edmonton, dans une partie du jardin qui n’avait pas été désherbée durant l’été. Certaines observations ont déjà montré que les téliospores ne sont pas fonctionnelles et que le P. lagenophorae passe l’hiver sur des plantes infectées, où des écidies apparaissent au printemps (1). Les spécimens ont été déposés à l’herbier Arthur de l’université Purdue, à West Lafayette, en Indiana (spécimens PUR N5414 à N5417) et à l’Herbier national de mycologie du Canada, à Ottawa, en Ontario (spécimens DAOM 237844, 237845, 237961, 237962, 237982 et 237990). Les deux variantes clonées de la séquence ITS ont été déposées à GenBank (spécimens EF212446 et EF212447). À notre connaissance, il s’agit du premier cas de rouille du séneçon causée par le P. lagenophorae au Canada; G. Barron (pers. comm.) possède des images d’une telle maladie prises à Guelph en 2004, mais aucun spécimen n’a été examiné ni conservé. La rouille du séneçon a été observée dans plusieurs localités des États-Unis (3) et a été signalée chez plus de 60 espèces, appartenant à plusieurs genres (4). Il reste à déterminer quelle quantité de dommages le P. lagenophorae causera au séneçon en Amérique du Nord et s’il s’attaquera aux espèces indigènes de Senecio et de genres apparentés.

Date de publication

2007-12-31

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