Effets de l’alimentation sur le développement mammaire chez la truie : une synthèse

© 2018, les auteurs. Publié par l’Oxford University Press au nom de l’American Society of Animal Science. Tous droits réservés. Le rendement en lait est une composante cruciale d’une exploitation de truies, car il s’agit d’un facteur limitatif de la croissance des porcelets. La stimulation du développement mammaire est un moyen qui pourrait être utilisé pour améliorer la production de lait des truies. Un certain nombre d’études ont montré que l’alimentation des cochettes et des truies durant les périodes de croissance mammaire rapide qui surviennent lors de la prépuberté, de la gestation et de la lactation peut influer sur le développement mammaire. La présente synthèse vise à donner un aperçu de toute l’information actuellement publiée sur le sujet. Divers régimes alimentaires peuvent entraîner une augmentation du poids du tissu mammaire allant de 27 % à 52 %. Il a été clairement établi que la restriction alimentaire à partir de l’âge de 90 jours (mais pas avant cet âge) jusqu’à la puberté a des effets néfastes sur le développement mammaire chez la truie. L’alimentation à volonté durant cette période a fait augmenter le poids du parenchyme mammaire dans une proportion variant de 36 % à 52 %. L’état corporel est également important, car les cochettes qui étaient obèses (gras dorsal de 36 mm) ou trop maigres (gras dorsal de 12 à 15 mm) en fin de gestation avaient des tissus mammaires moins développés. De plus, la suralimentation énergétique en fin de gestation semble nuisible. Par contre, l’augmentation de l’apport énergétique et protéique des truies durant la lactation a été bénéfique pour le développement du tissu mammaire. L’administration de certains extraits de plantes aux propriétés œstrogéniques ou hyperprolactinémiques pourrait aussi contribuer à stimuler le développement mammaire à certaines périodes physiologiques. Par exemple, l’administration de génistéine à des cochettes prépubères a entraîné une augmentation de 44 % de l’ADN parenchymateux. Même si des recherches ont été menées sur le contrôle de la mammogenèse par l’alimentation chez la truie, il est évident qu’il reste beaucoup à apprendre avant de pouvoir élaborer la meilleure stratégie alimentaire pour améliorer le développement mammaire.