Do escaped transgenes persist in nature? The case of an herbicide resistance transgene in a weedy Brassica rapa population

Citation

Warwick, S.I., Légère, A., Simard, M.-J., et James, T. (2008). « Do escaped transgenes persist in nature? The case of an herbicide resistance transgene in a weedy Brassica rapa population. », Molecular Ecology, 17(5), p. 1387-1395. doi : 10.1111/j.1365-294X.2007.03567.x

Résumé

L’existence d’hybrides transgéniques résultant de la dispersion de transgènes provenant de plantes génétiquement modifiées (GM) et s’intégrant au génome d’espèces sauvages ou de mauvaises herbes apparentées est bien documentée, mais on en connaît encore très peu sur le devenir à long terme des transgènes dans la population de l’espèce sauvage réceptrice. Dans le cadre d’une surveillance exercée dans les conditions naturelles prévalant dans un champ commercial, notre article est le premier compte rendu sur la persistance et l’introgression apparente, c’est-à-dire l’incorporation stable de gènes d’un pool génique différencié dans un autre, notamment d’un transgène de résistance à un herbicide provenant de Brassica napus dans le pool génique de Brassica rapa, une mauvaise herbe qui lui est apparentée. L’hybridation entre le B. napus résistant au glyphosate (RH, pour résistant aux herbicides) et le B. rapa a d’abord et observée en 2001, dans deux endroits au Québec, à Sainte-Agathe et à Saint-Henri. Les populations de B. rapa dans ces deux régions ont été surveillées en 2002, 2003 et 2005 quant à la présence d’hybrides et à la persistance du transgène. Le nombre d’hybrides a diminué au cours de la période de 3 ans, passant de 85 plantes sur ~200 examinées en 2002 à seulement 5 sur 200 en 2005 (à Saint-Henri). La plupart des hybrides étaient résistants au glyphosate, présentaient une diminution du pouvoir de fécondation des plantes mâles et une structure intermédiaire du génome. On a également observé chez les hybrides la présence de marqueurs AFLP (polymorphisme de longueur des fragments amplifiés) spécifiques des deux espèces. On a observé des hybrides tant dans la F1 que chez les sujets de rétrocroisements. Un hybride introgressé (c’est-à-dire un sujet diploïde [comme B. rapa] et ayant le phénotype RH) a été observé en 2005. La viabilité de son pollen était réduite, mais il a produit ~480 graines. Quarante-huit des 50 descendants de cette plante étaient diploïdes et leur pollen, hautement viable; vingt-deux possédaient le transgène (ségrégation 1:1). Ces observations confirment la persistance du caractère RH. On a observé la persistance de la résistance pendant 6 ans, en l’absence de pression sélective (à l’exception d’une possible exposition au glyphosate en 2002), et en dépit des conséquences négatives de l’hybridation sur la valeur adaptative.

Date de publication

2008-03-01

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