Utilisation de la régie de coupe et des mélanges à base de luzerne comme stratégies visant à accroître le rapport entre l’énergie facilement disponible et les protéines dans les fourrages

Chez la vache, un régime alimentaire dont le rapport glucides hydrosolubles (GH) sur protéines brutes (PB) est plus élevé améliore l’efficacité de l’utilisation de l’azote et réduit la perte d’azote dans l’urine. On en connaît peu au sujet de l’effet des pratiques de gestion sur le rapport GH/PB des cultures de fourrages. Nous avons évalué l’effet des mélanges à base de luzerne (Medicago sativa L.) et de la régie de coupe sur le rapport GH/PB des fourrages au moyen de mesures prises dans deux expériences séparées menées dans trois sites au Québec (Canada) en 2015 et en 2016. Les rapports GH/PB des fourrages ont été prédits par spectroscopie de réflectance dans le visible et le proche infrarouge. Parmi les six mélanges binaires de luzerne-graminées et les trois sites, c’est avec le mélange luzerne-festulolium (Lolium sp. × Festuca sp.) que le rapport GH/PB observé était le plus élevé (0,46) et avec le mélange luzerne-brome des prés (Bromus biebersteinii Roem. & Schult.) que ce rapport était le plus bas (0,37). Durant la croissance printanière, le stade de développement au moment de la coupe a eu des effets significatifs sur le rapport GH/PB des mélanges à base de luzerne dans tous les sites : le rapport a été plus élevé à la floraison (0,52) qu’au stade bouton (0,40). Dans une autre expérience où différentes proportions de graminées et de luzerne ont été analysées, le rapport GH/PB du mélange luzerne-phléole des prés (Phleum pratense L.) a été plus élevé lorsque la proportion de phléole des prés était de 80 % (0,32) plutôt que de 20 % (0,24), ce qui était à prévoir étant donné que les graminées contiennent habituellement plus de GH et moins de PB que les légumineuses. Les pratiques de gestion des cultures pourraient par conséquent être utilisées pour accroître le rapport GH/PB des fourrages.