Un régime alimentaire à teneur élevée en gras administré à court terme induit, dans le microbiote intestinal de la souris, des changements qui favorisent l'obésité, mais qui sont partiellement inversés lors de la cessation du régime à teneur élevée en gr

Citation

Shang, Y., Khafipour, E., Derakhshani, H., Sarna, L.K., Woo, C.W., Siow, Y.L., Karmin, O. (2017). Short Term High Fat Diet Induces Obesity-Enhancing Changes in Mouse Gut Microbiota That are Partially Reversed by Cessation of the High Fat Diet. Lipids, [online] 52(6), 499-511. http://dx.doi.org/10.1007/s11745-017-4253-2

Résumé en langage clair

Les interventions visant le gras alimentaire représentent l’une des approches les plus courantes pour lutter contre l’obésité. Dans cette étude, nous avons constaté que des souris qui avaient reçu une ration à forte teneur en gras pendant une courte période (5 semaines) avaient une communauté microbienne intestinale souvent associée à l’obésité, comparativement aux souris qui avaient reçu une ration saine (à faible teneur en gras). Cette observation s’ajoute au gain de poids observé ainsi qu’aux concentrations sanguines élevées de glucose et d’acides gras. Lorsque la ration à teneur élevée en gras a été remplacée par une ration à faible teneur en gras pendant deux semaines, les souris ont perdu du poids et certains paramètres métaboliques ont été restaurés. Toutefois, la courte durée de la ration à faible teneur en gras a eu des effets limités sur la restauration du profil du microbiote intestinal. Les données de notre étude laissent supposer une raison possible aux difficultés auxquelles sont confrontées les personnes qui suivent un régime alimentaire à court terme dans la lutte contre l’obésité. En substance, l’arrêt pour une courte période du régime à teneur élevée en gras n’a qu’une capacité limitée de réduire la communauté microbienne intestinale associée à l’obésité.

Résumé

Certains suggèrent que le microbiote intestinal est un « organe métabolique » impliqué dans l’utilisation de l’énergie et associé à l’obésité. L’intervention alimentaire constitue une approche de lutte contre l’obésité. Changer ses habitudes alimentaires peut avoir un effet important sur le métabolisme et le microbiote intestinal. Dans la présente étude, nous avons examiné l’effet du gras alimentaire sur la modification du profil du microbiote intestinal associé à la muqueuse ainsi que sur le poids corporel et les changements dans les paramètres métaboliques. Pendant sept semaines, des souris mâles C57BL/6J de six semaines ont reçu une ration faible en gras (10 % kcal gras) dans le groupe témoin et une ration à teneur élevée en gras (TEG, 60 % kcal gras) dans le groupe expérimental. Dans un autre groupe, les souris ont reçu une ration à TEG pendant cinq semaines, suivie de la ration témoin, pendant deux semaines (TEG+témoin). Après sept semaines, le gain de poids corporel, la glycémie et la concentration de triacylglycérols hépatiques étaient beaucoup plus élevés chez les souris qui avaient reçu la ration à TEG que chez celles du groupe témoin et celles qui avaient reçu les rations TEG+témoin. Nous avons constaté des différences significatives dans la diversité et les propriétés fonctionnelles prévues du microbiote dans la muqueuse du caecum et du côlon entre le groupe témoin et le groupe ayant reçu la ration à TEG. La ration à TEG a fait diminuer le rapport entre Bacteroidetes et Firmicutes, un profil de microbiote souvent associé à l’obésité. La ration TEG+témoin a partiellement restauré la diversité et la composition du microbiote dans le caecum au profil observé chez les souris recevant la ration témoin. Ces résultats montrent que l’arrêt à court terme d’une alimentation à TEG peut permettre de restaurer des changements métaboliques et de prévenir des gains de poids excessifs. Toutefois, un traitement alimentaire à long terme peut être nécessaire pour optimiser la restauration du microbiote intestinal chez la souris.

Date de publication

2017-06-01

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