Teneur en phosphore du sol et disponibilité du phosphore issu du fumier de porc en situation d’épandage à long terme

Citation

Hao, X.J., Zhang, T.Q., Wang, Y.T., Tan, C.S., Qi, Z.M., Welacky, T., Hong, J.P. (2018). Soil test phosphorus and phosphorus availability of swine manures with long-term application. Agronomy Journal, [online] 110(5), 1943-1950. http://dx.doi.org/10.2134/agronj2017.07.0412

Résumé en langage clair

Le phosphore, présent dans le fumier, est un élément nutritif essentiel pour la production agricole. L’épandage excessif de fumier en raison de l’incertitude quant à sa disponibilité pour les cultures a cependant largement contribué à l’eutrophisation des cours d’eau et des lacs avoisinants. La disponibilité pour les cultures du P issu du fumier varie selon le type d’animal (p. ex. porc, bovin, volaille), la forme du fumier (liquide ou solide) et le procédé de manipulation (brut ou composté). Le phosphore du fumier s’accumule également dans les sols avec le temps. Pour élaborer des programmes efficaces de gestion des éléments nutritifs, il faut évaluer les effets à long terme de chaque forme de fumier et quantifier sa disponibilité en phosphore. À l’aide d’une approche systémique novatrice, nous avons réalisé une étude de 8 ans dans laquelle trois formes de fumier de porc (liquide, solide, composté) ont été comparées à des engrais inorganiques, puis notées en fonction de l’utilisation par les cultures et des répercussions sur la teneur en phosphore du sol. Les résultats ont montré que, dans le cas du fumier de porc, la disponibilité à long terme du phosphore est identique à celle de l’engrais chimique, quelle que soit la forme épandue. À l’avenir, ces connaissances pourront aider les producteurs à améliorer la gestion du fumier et à maximiser la production agricole d’une manière durable du point de vue de l’environnement.

Résumé

© 2018, American Society of Agronomy. Il est essentiel de comprendre les effets à long terme propres à la ferme de l’épandage de fumier (liquide, solide et composté) sur le P du sol pour planifier la gestion des éléments nutritifs. Cette étude de 8 ans visait à quantifier les changements dans la teneur en P du sol (TPS, Olsen-P) avec l’application de trois formes de fumier de porc et d’engrais inorganique et à calculer le coefficient de disponibilité des sources de P (CDSP) du fumier comme le rapport entre la forme de fumier et le P inorganique dans la disponibilité du P dans les cultures. La TPS a augmenté de façon linéaire avec l’ajout de P total et net à la surface du sol (0 à 15 cm) et en profondeur (15 à 30 cm), quelle que soit la source de P. La courbe de la TPS en fonction de l’ajout de P total ou net dans la couche superficielle avait une pente plus prononcée pour le fumier liquide que pour le fumier solide, tandis que dans la couche souterraine, le fumier composté présentait une courbe à la pente plus prononcée que celle associée au fumier liquide ou solide. La quantité de P épandue nécessaire pour augmenter la TPS d’une unité dans la couche superficielle était de 19,9, 15,7, 31,6 et 20,9 kg P ha–1 pour les engrais inorganiques et le fumier liquide, solide et composté, respectivement. Lorsque nous avons pris en compte l’augmentation de la TPS du sous-sol et le prélèvement de P par le grain, les ajouts nets de P d’engrais inorganiques et de fumier liquide, solide et composté nécessaires pour augmenter la TPS d’une unité étaient de 12,2, 9,8, 16,1 et 10,7 kg ha–1, respectivement. Les valeurs TPS étaient de 0,99, 1,08 et 0,97 pour le fumier liquide, le fumier solide et le fumier composté, respectivement. La disponibilité à long terme du P issu du lisier de porc était en grande partie la même d’une forme à l’autre et était semblable à celle de l’engrais inorganique.

Date de publication

2018-09-01

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