Stratégies de gestion visant à réduire simultanément les dégagements d’ammoniac, d’oxyde nitreux et d’odeurs lors de l’application superficielle de fumier de porc.

Citation

Smith, E., Gordon, R.J., Bourque, C.P.-A., et Campbell, A.J. (2008). « Stratégies de gestion visant à réduire simultanément les dégagements d’ammoniac, d’oxyde nitreux et d’odeurs lors de l’application superficielle de fumier de porc. », Canadian Journal of Soil Science, 88(4), p. 571-584. doi : 10.4141/CJSS07089

Résumé

L’application de fumier de porc en surface pourrait libérer de l’ammoniac (NH₃), de l’oxyde nitreux (N₂O) et des odeurs. Les auteurs ont effectué une étude sur le terrain, à l’Île du Prince Édouard, afin de mesurer les dégagements simultanés de NH₃, de N₂O et d’odeurs suivant l’épandage de fumier de porc à la surface du sol. Le fumier a été appliqué sur un champ de chaume de céréales reposant sur un loam sablonneux à faible pH (5,6-5,9). Les auteurs ont examiné l’incidence du type de fumier (liquide ou solide), du taux d’application [normal (1x) : 30 000 à 36 000 L par hectare; double (2x) : 60 000 à 72 000 L par hectare; quintuple (5x) : 180 000 L par hectare] et des précipitations (20 à 200 mm) avant et après application de l’amendement. Il n’existe aucun lien entre les odeurs et le type de fumier, le taux d’application et les précipitations précédant ou suivant l’épandage, car les émissions varient considérablement dans l’espace et le temps. Le fumier solide (matière sèche, MS=350 g par kg) atténue les dégagements de NH₃ de 32 % comparativement à ceux du lisier (MS=45 g par kg). En augmentant le taux d’application, on accroît les émissions de NH₃; aux taux de 2x et de 5x, les pertes augmentent respectivement de 64 % et de 78 %, comparativement à celles observées avec un taux d’application ordinaire. L’application du fumier avant la pluie abaisse les émissions de NH₃ de 37%, comparativement à une application subséquente. Les émissions d’ammoniac et les odeurs présentent une corrélation similaire avec les conditions atmosphériques, les émissions étant plus fortes quand la température de l’air et du sol, le rayonnement net, le déficit de la pression de vapeur et la vitesse du vent augmentent. Les émissions d’oxyde nitreux sont faibles et n’ont aucun lien avec les conditions climatiques, signe que les stratégies de gestion visant à diminuer les odeurs et les dégagements de NH₃ n’accroissent pas les émissions de N₂O quand le sol est modérément acide et ne renferme pas trop de nitrate (B5 mg de N par kg). Les résultats indiquent que, dans des conditions semblables à celles de l’étude, il n’y a pas compensation entre la production de NH₃ et de N₂O et qu’on devrait accorder plus d’attention à la régulation et à la diminution des odeurs et des émissions de NH₃.

Date de publication

2008-01-01

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