Rôle de la sélection génétique sur le comportement agonistique et le bien-être des truies en gestation logées en grands groupes semi-statiques

Citation

Brajon, S., Ahloy-Dallaire, J., Devillers, N., Guay, F. (2020). The role of genetic selection on agonistic behavior and welfare of gestating sows housed in large semi-static groups. Animals, [online] 10(12), 1-20. http://dx.doi.org/10.3390/ani10122299

Résumé en langage clair

Partout dans le monde, le logement en groupe des truies en gestation devient de plus en plus courant, car il permet aux truies de faire de l’exercice, d’adopter des comportements exploratoires et de développer des relations sociales. Malgré ses avantages, le logement en groupe tel qu’il est pratiqué dans les industries modernes pose également plusieurs problèmes de bien-être tels que l’agression manifeste entre compagnes d’enclos et le stress et les blessures qui en résultent. À ce jour, les entreprises d’élevage ont le souvent axé leurs efforts sur la sélection génétique fondée sur des caractéristiques individuelles de production (p. ex. taille de la portée, croissance des porcelets et qualité de la viande) et ont traditionnellement ignoré les comportements sociaux et la capacité d’établir une hiérarchie de dominance sans exacerbation de l’agressivité. Par conséquent, on ne sait pas dans quelle mesure le comportement agonistique varie entre les nouvelles lignées génétiques. L’objectif de cette étude était de comparer et d’étudier l’influence de deux lignées génétiques sur le bien-être et la performance de truies logées en grands groupes semi-statiques (jusqu’à 91 animaux). Alors que les truies de la première lignée génétique étaient plus agressives envers leurs compagnes d’enclos pendant la gestation, celles de la seconde lignée avaient des porcelets moins robustes et ayant une capacité de survie plus faible. Cette étude soulève la difficulté de trouver une lignée génétique optimale, qui produise des résultats positifs en matière tant de bien-être que de productivité, et souligne le besoin urgent de prendre en compte les aspects sociaux lors de la mise au point de lignées génétiques destinées au logement en groupe.

Résumé

© 2020, les auteurs. Titulaire de la licence : MDPI, Bâle, Suisse. Dans plusieurs pays du monde, le confinement des truies en gestation est en voie d’être banni au profit du logement en groupe, ce qui oblige les entreprises de sélection à mettre au point des lignées génétiques adaptées à la vie sociale. La présente étude visait à évaluer l’influence de deux lignées génétiques sélectionnées pour leur haut rendement (HP1 et HP2, issues du croisement Landrace × Yorkshire) sur le bien-être et la performance de reproduction de truies logées en grands groupes semi-statiques (20 groupes de 46 à 91 animaux) selon plusieurs parités. Pour y arriver, les comportements agonistiques ont été enregistrés aux j0, j2, j27 et j29 après le début du logement en groupe, tandis que les lésions corporelles ont été notées aux j1, j26 et j84. Les performances individuelles et de reproduction des truies ont également été notées. Les truies HP2 étaient plus agressives que les truies HP1, car elles se battaient (p = 0,028) et intimidaient (p = 0,0009) plus souvent leurs compagnes d’enclos du j0 au j2. Les truies HP2 présentaient plus de lésions corporelles au total tout au long de la gestation que les truies HP1 à des parités plus élevées (p < 0,0001). En ce qui concerne la performance de reproduction, les truies HP2 ont perdu moins de porcelets (p < 0,0001) et ont eu tendance à sevrer plus de porcelets (p = 0,067) que les truies HP1. En conclusion, si les truies HP2 étaient les plus agressives, les truies HP1 avaient des porcelets ayant une capacité de survie plus faible, ce qui soulève des questions éthiques dans les deux cas et souligne la nécessité de prendre en compte les aspects sociaux lors de la mise au point de lignées génétiques destinées au logement en groupe.

Date de publication

2020-01-01

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