Renforcement de la résilience des plantes ligneuses vivaces : orientations futures de la fertilisation minérale

Citation

Neilsen, D., Neilsen, G., Forge, T. 2018. Building resilience: future directions in mineral nutrition of woody perennial crops. Acta Horticulturae 1217:1-11. DOI 10.17660/ActaHortic.2018.1217.1

Résumé

Le concept de résilience des systèmes a gagné en importance dans la description de l’adaptation à divers stress associés au changement climatique. « Résilience » et « résistance » sont des termes empruntés à l’écologie qui décrivent la manière dont les systèmes multiorganismes réagissent aux changements, mais notre capacité à décrire les systèmes agricoles en ces termes est encore assez limitée. Les systèmes agricoles doivent réagir aux stress abiotiques associés aux extrêmes climatiques saisonniers (p. ex., chaleur, sécheresse), adopter des cultures résistantes aux changements des conditions climatiques régionales à long terme et contrer les stress biotiques associés à la pression accrue de ravageurs nouveaux et existants. Dans le passé, la restriction de l’accès à des terres et à l’eau et la nécessité d’intensifier la production alimentaire ont incité les producteurs à fertiliser davantage leurs cultures. De nos jours, la volonté de réduire l’empreinte environnementale de l’agriculture en vue de conserver l’accès à des marchés peut nécessiter l’adoption de stratégies différentes pour réagir au changement. Il faudra approfondir la compréhension de la dynamique et de la gestion des éléments nutritifs en présence de conditions stressantes pour les plantes. Il en sera de même pour les pratiques agricoles qui sont adoptées en vue de gérer ces stress, par ex., les cultures abritées, l’irrigation déficitaire et les amendements du sol visant à améliorer la teneur en carbone, la santé et la biodiversité du sol. Les techniques de précision qui assistent la gestion de la fertilisation et de l’irrigation consistent à adapter avec précision les apports d’intrants en prenant en compte la variabilité temporelle des besoins nutritifs et hydriques des plantes et la variabilité spatiale des sols et du paysage. Il est possible de gérer la variation temporelle des intrants par la fertigation, la planification de l’irrigation et la pulvérisation d’engrais foliaires. Notre compréhension de la variabilité spatiale des besoins des cultures et des sols peut être facilitée par l’emploi de techniques de télédétection, mais il demeure difficile d’apporter des correctifs dans les systèmes de cultures pérennes. Une nouvelle technologie de capteur pourrait être utilisée pour déterminer la teneur en éléments nutritifs des fruits et leur degré de maturité, et gérer les apports d’engrais, la récolte et la qualité des fruits entreposés. Parmi les autres solutions possibles de renforcement de la résistance au stress, mentionnons l’amélioration génétique du matériel végétal, en particulier au niveau des porte-greffes. De se concentrer sur des caractères tels que l’accumulation de calcium dans les scions de pommier peut réduire le besoin de correctifs. Toutefois, l’adoption de pratiques bénéfiques peut signifier de devoir faire des compromis, par exemple, les calendriers de fertigation et d’irrigation (précision temporelle) adoptés en vue de réduire le lessivage peuvent accroître les émissions de gaz à effet de serre tandis que l’utilisation d’amendements organiques (pour favoriser la santé et la biodiversité du sol) peut entraîner une asynchronie entre les besoins nutritifs des plantes et les apports d’éléments nutritifs. La méthode utilisée pour étudier ces compromis peut comprendre l’analyse du cycle de vie du système et l’évaluation des biens et services environnementaux.

Date de publication

2018-10-31

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