Rendement et qualité du maïs fourrager destiné à l’ensilage dans les régions à saison de croissance courte des Prairies canadiennes

Citation

Guyader, J., Baron, V.S., Beauchemin, K.A. (2018). Corn forage yield and quality for silage in short growing season areas of the canadian prairies. Agronomy, [online] 8(9), http://dx.doi.org/10.3390/agronomy8090164

Résumé en langage clair

Le maïs hybride à cycle court a rendu possible la production de maïs à ensilage dans les régions à saison de croissance courte. Par conséquent, la production de maïs à ensilage a augmenté de 28 % de 2011 à 2016 au Canada, la hausse la plus marquée ayant été observée dans les Prairies canadiennes (+35 % au Manitoba, +73 % en Saskatchewan et +52% en Alberta). L’expansion des superficies consacrées à la production de maïs à ensilage est également attribuable au rendement potentiel élevé de celui-ci ainsi qu’à sa digestibilité et à sa résistance à la verse accrues par rapport aux petites céréales comme l’orge et l’avoine. La production de bovins de boucherie et de bovins laitiers est limitée par la consommation d’énergie digestible, et le maïs à ensilage représente une occasion d’accroître la production de viande et de lait sans avoir à augmenter les superficies requises pour cette production. Toutefois, le maïs cultivé dans les Prairies canadiennes pour l’ensilage n’atteint pas toujours son plein potentiel à cause des conditions fraîches, la durée de la saison de végétation et les températures limitant le remplissage du grain, la maturation et l’atteinte de la teneur en matière sèche requise pour l’ensilage. La présente étude, réalisée en collaboration avec Vern Baron, Ph. D. (Lacombe), visait à déterminer le rendement en biomasse et la qualité nutritionnelle de variétés de maïs à ensilage hybrides à cycle court. Nous avons cultivé six variétés hybrides sur trois années dans quatre régions des Prairies canadiennes, dans le cadre d’essais au champ comprenant quatre répétitions. Le maïs a été récolté avant la survenue d’une gelée et analysé quant à sa teneur en éléments nutritifs et à sa digestibilité in vitro. La présente étude a montré que le rendement en biomasse et la qualité nutritionnelle du maïs hybride à ensilage à cycle court cultivé dans les régions nordiques présentent une grande variabilité. Elle a également montré que le maïs à ensilage produit dans les régions fraîches présentait une teneur en amidon inférieure mais des fibres ayant une digestibilité supérieure par rapport à celui produit dans les régions plus chaudes. Compte tenu de ces différences quant aux valeurs nutritionnelles, il pourrait être nécessaire d’adapter les formulations de régime et peut-être les stratégies de culture en fonction de ces types de maïs hybrides.

Résumé

© Les auteurs, 2018.
La mise au point de variétés de maïs (Zea mays L.) hybrides à cycle court a rendu possible la production de maïs à ensilage dans les régions fraîches. La présente recherche visait à déterminer le rendement en biomasse et la qualité nutritionnelle de variétés de maïs à ensilage hybrides à cycle court. Nous avons cultivé six variétés hybrides sur trois années dans quatre régions des Prairies canadiennes, dans le cadre d’essais au champ comprenant quatre répétitions. Le maïs a été récolté avant la survenue d’une gelée, une fois qu’il avait atteint une teneur en matière sèche (MS) cible de 300 à 400 g kg−1. Nous avons consigné les unités thermiques du maïs (UTM) cumulées du semis à la récolte ainsi que l’apport en eau. Nous avons prélevé des échantillons pour en déterminer les teneurs en éléments nutritifs, soit les teneurs en MS, en fibres au détergent neutre (FDN), en protéines brutes (PB) et en amidon, ainsi que la MS in vitro et la dégradabilité des FDN (incubation de 48 h). Nous avons ensuite évalué le potentiel des UTM du semis à la récolte, de l’apport en eau, de la teneur en MS de la plante entière, des besoins en UTM de l’hybride et du pourcentage de l’épi comme facteurs de prédiction de la teneur en éléments nutritifs. La région, l’hybride et l’année ont eu une incidence sur la composition en éléments nutritifs et le rendement. Dans l’ensemble, nous avons observé une corrélation positive entre les teneurs en PB et en FDN (r = 0,48, p < 0,01), mais une corrélation négative entre ces deux valeurs et le rendement en MS (r = −0,63, −0,28, p < 0,01) et la concentration d’amidon (r = 0,71, p < 0,01). D’une région à l’autre et au sein d’une même région, les UTM du semis à la récolte ont eu un effet différent sur la composition en éléments nutritifs et le rendement en MS. Toutefois, Le rendement en MS était le facteur le plus prévisible (R2 = 0,86), et les UTM du semis à la récolte était la variable ayant le plus grand effet (48 %) sur la variabilité globale, suivies par l’apport en eau (23 %). De plus, la MS de la plante entière et les UTM du semis à la récolte étaient de bons facteurs de prédiction (R2 = 0,54) de la teneur en amidon. La présente étude a montré que le rendement en biomasse et la qualité nutritionnelle du maïs hybride à ensilage à cycle court cultivé dans les régions nordiques présentent une grande variabilité.