Remédier aux déséquilibres de l’accumulation de phosphore dans les sols agricoles du Canada

Citation

Reid, K., Schneider, K., Joosse, P. (2019). Addressing imbalances in phosphorus accumulation in Canadian agricultural soils. Journal of Environmental Quality, [online] 48(5), 1156-1166. http://dx.doi.org/10.2134/jeq2019.05.0205

Résumé en langage clair

Le phosphore est un élément essentiel à toute forme de vie, et le sol en a besoin d'une quantité suffisante pour une production végétale optimale. Cependant, une trop grande quantité de phosphore peut provoquer la prolifération d’algues dans les étangs et les lacs s’il s’écoule dans les eaux de surface. Idéalement, les apports de phosphore dans le sol devraient correspondre d’assez près à la quantité retirée avec la récolte, de sorte que les réserves de phosphore du sol se situent dans une plage adéquate. Environ 40 % des terres agricoles du Canada semblent atteindre cet objectif, mais la moitié n’y parvient pas, tandis que 10 % contiennent beaucoup plus de phosphore que les cultures n’en ont besoin. Malheureusement, les zones à forte teneur en phosphore continuent de s’étendre tandis que celles à faible teneur en phosphore s’appauvrissent davantage. Ces zones ne sont pas réparties uniformément à l’échelle du pays, la plupart des zones déficitaires se trouvant dans les Prairies, tandis que même s'il y a des zones excédentaires partout au pays, ces dernières sont surtout concentrées en Colombie-Britannique, dans le sud de l’Ontario et du Québec, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard. La majeure partie du surplus de phosphore dans les zones de forte accumulation provient du fumier du bétail. Une bonne partie du déséquilibre peut être corrigée par une meilleure gestion des éléments nutritifs, mais dans certains cas, la technique la plus efficace serait de redistribuer le bétail dans différentes régions.

Résumé

© 2019, Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada. Il s’agit d’un article en libre accès publié conformément aux modalités de la licence d’attribution CC BY-NC-ND (http://creativecommons.org/licenses/by-ncnd/4.0/). Les cultures ont besoin de suffisamment de phosphore (P), mais les excès présentent un risque pour la qualité de l’eau. Les résultats des calculs du bilan cumulé du P dans le cadre de l’indicateur de risque de contamination de l’eau par le phosphore (IROWC-P) mis au point au Canada ont été évalués afin de déterminer les tendances spatiales et temporelles de l’accumulation de P à l’échelle régionale et d’examiner les implications de ces tendances. Les bilans cumulés régionaux de P ont été calculés à partir des données de recensement comme substituts des valeurs de P issues des analyses de sol, y compris la contribution du P des engrais ou du fumier à ces bilans. Idéalement, avec le temps, on verrait une convergence des valeurs d’analyse du sol vers le bas de la plage de réponse critique pour la croissance des cultures, où les considérations agronomiques et environnementales sont équilibrées, mais cela ne semble pas être le cas pour de nombreuses régions du Canada. À l’échelle nationale, on prévoyait que les valeurs P issues des analyses du sol seraient pauvres pour environ 61 % des terres agricoles et que plus de la moitié de ces terres n'arrivait pas à remplacer le P qui en est retiré chaque année. Même si seulement 10 % environ des terres agricoles ont accumulé beaucoup plus de P qu'il n'en faut pour la croissance des cultures, presque toutes les terres continuent d’accumuler du P au lieu de l’épuiser. Le fumier est la principale source d’accumulation continue de P dans les régions où la valeur P issue des analyses du sol est élevée ou très élevée. Il sera difficile de réduire cet intrant en raison de la nature du fumier et de l’investissement dans les bâtiments et l’infrastructure liés à des endroits précis, mais il est clair que les politiques canadiennes actuelles doivent être renforcées.

Date de publication

2019-01-01

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