Relations entre la gestion des champs, la santé des sols et la composition des communautés microbiennes
Citation
Mann, C., Lynch, D., Fillmore, S., Mills, A. (2019). Relationships between field management, soil health, and microbial community composition. Applied Soil Ecology, [online] 144 12-21. http://dx.doi.org/10.1016/j.apsoil.2019.06.012
Résumé en langage clair
Des analyses de la santé des sol plus pertinentes et plus utiles sont nécessaires pour assurer une meilleure gestion des sols dans les exploitations agricoles. Notre objectif était d’examiner la relation entre la gestion des champs et la santé des sols par rapport à une analyse scientifique appelée profilage des acides gras phospholipidiques (PLFA). Grâce au PLFA, les chercheurs peuvent mesurer l’abondance de différents biomarqueurs d’organismes actifs dans le sol. Ces biomarqueurs permettent de déterminer si l’agroécosystème du sol est stable ou soumis à un stress. Dans le cadre de la présente étude, nous avons mené des entrevues (de manière anonyme) dans chacune des 34 exploitations participantes de tous les types et prélevé des échantillons dans leur meilleur champ et dans leur pire champ. Les échantillons de sols ont été soumis à la méthode d’évaluation de la santé des sols de l’Université Cornell (CSHA), à une analyse classique des éléments nutritifs du sol dans un laboratoire régional, et à un PLFA effectué dans notre laboratoire d’AAC à Charlottetown. Nous avons réalisé des entrevues pour consigner les décisions de gestion du producteur agricole et ces décisions étaient corrélées avec un champ considéré comme « bon » ou « mauvais » par le producteur. Nous avons ensuite vérifié si la CSHA, le PLFA ou l’analyse classique des éléments nutritifs du sol permettaient de mettre en évidence des différences entre les « bons » et les « mauvais » champs. L’analyse des éléments nutritifs du sol était la seule technique qui permettait de mettre en évidence des différences entre les « bons » et les « mauvais » champs des producteurs. La CSHA et le PLFA étaient tous deux associés à la composante biologique des sols, mais n'ont montré aucune différence entre les « bons » et les « mauvais » champs. L’étude montre qu’aucune approche ne peut fournir à elle seule une réponse claire, mais qu’une combinaison de toutes les techniques doit être évaluée région par région.
Résumé
© 2019 Des analyses de la santé des sol plus pertinentes et plus utiles sont nécessaires pour assurer une meilleure gestion des sols dans les exploitations agricoles. Notre objectif était d’évaluer la relation entre la gestion des champs, la santé des sols et l’abondance et la composition microbiennes (analyse des acides gras phospholipidiques [PLFA]) dans des sols prélevés de deux champs (désignés « bons » ou « mauvais » par les producteurs) dans 34 exploitations agricoles différentes (bétail, cultures céréalières ou maraîchères) dans les Maritimes, au Canada. La santé des sols a été mesurée par divers moyens : texture du sol, dureté de la surface, réserve d’eau utile, agrégats stables à l’eau, matière organique, protéines du sol, respiration du sol, charbon actif et analyse standard des éléments nutritifs. Tous les sols étaient de texture moyenne à grossière (< 8 % d’argile). L’analyse de modèles mixtes a montré que la méthode d’évaluation de la santé des sols de l’Université Cornell (CSHA) et la PLFA pouvaient toutes deux résoudre les différences statistiques entre les systèmes de culture, mais l’analyse chimique classique des sols était la seule méthode d’essai permettant de résoudre les différences statistiques entre les champs « bons » et « mauvais » désignés par les producteurs. Les analyses en composantes principales ont permis de déterminer que l’historique de gestion (rotation au cours des trois années précédentes), mais non la désignation de « bon » ou de « mauvais » champ, est un déterminant important de la santé du sol. Les agrégats stables à l’eau et la respiration du sol étaient positivement corrélés avec tous les groupes microbiens de l’AGP et négativement corrélés avec le sable, le P, le Cu et l’Al. Une gestion moins intensive (plantes fourragères vivaces, cultures mixtes d’annuelles et de vivaces), l’épandage de fumier et le travail réduit du sol étaient associés à une plus grande respiration du sol, à une plus grande proportion d’agrégats stables à l’eau, de champignons, de mycorhizes, de bactéries Gram négatif et à une teneur plus faible en P assimilable dans le sol. Les corrélations entre la CHSA et la PLFA semblent prometteuses quant à l’intégration de ces deux analyses pour améliorer l’évaluation de la santé des sols.