Réactions phénologiques du maïs et du blé de printemps aux changements de gestion culturale et à l’élévation des températures de 1992 à 2013 dans tout le Plateau de loess

Citation

Mo, F., M. Sun, X. Liu, J. Wang, X. Zhang, B.L. Ma* et Y.C. Xiong. 2016. Phenological responses of spring wheat and maize to changes in crop management and rising temperatures from 1992 to 2013 across the Loess Plateau. Field Crops Res. 196:337-347.

Résumé en langage clair

On s’intéresse de plus en plus non seulement à la tendance au réchauffement du globe, mais aussi à l’étude des relations entre les phénophases des cultures (stades ou laps de temps observables dans le cycle cultural annuel circonscrit par ses points de début et de fin) et l’élévation de la température, car on a reconnu dans la phénologie des plantes un des bio-indicateurs les plus fiables des changements climatiques. Des chercheurs ont tiré des données phénologiques des cultures de maïs et de blé de printemps en terre aride de 1992 à 2013 à 18 endroits dans le Plateau de loess et s’en sont servis pour examiner les variations passées des températures aux divers stades de la croissance des cultures. Ils ont en outre quantifié les réactions générales et les épisodes phénologiques de ces mêmes cultures aux effets combinés de l’élévation des températures et des variations des pratiques de gestion culturale (modulation des dates d’ensemencement, sélection des cultivars, etc.) pendant la période étudiée. Ils ont employé un ensemble de modèles phénologiques de croissance pour estimer les effets individuels de cette élévation et de cette sélection sur les phénophases des cultures de maïs et de blé de printemps. Les résultats révèlent une anticipation générale des phénophases et une moindre durée du développement en réaction au réchauffement prononcé qui a été observé pendant cette période. En se fondant sur les différences entre les dates observées et modélisées de début des phénophases et sur les durées de la croissance dans chaque cas, ils ont constaté que l’allongement du cycle de vie des cultivars avait contrebalancé à plus de 63,5 % l’effet d’abrègement de la saison de croissance produit par l’élévation des températures dans les deux cultures. Plus particulièrement pour le maïs, les changements relevés dans les cultivars ont généralement raccourci la croissance végétative, mais en prolongeant la reproduction et l’ensemble de la saison de croissance. Il y avait adaptation des dates d’ensemencement selon les cultures et les diverses conditions environnementales. Bref, la modulation des dates d’ensemencement et l’amélioration continue des cultivars en situation d’exploitation pleine et efficace des ressources naturelles ont été confirmées comme étant des stratégies essentielles de gestion permettant de composer avec les répercussions de l’élévation des températures sur la production de maïs et de blé de printemps dans cette région aride. Dans les futures recherches sur les variations phénologiques des cultures, on devrait s’attacher non seulement aux facteurs climatiques et variétaux, mais aussi aux pratiques culturales, puisque l’adoption de techniques culturales novatrices influerait grandement sur le sens et l’ordre de grandeur des phénophases des cultures.

Résumé

Les variations observées par le passé des épisodes phénologiques dans les cultures sont non seulement un indicateur sensible des variations de température, mais aussi une conséquence de la gestion agronomique, qu’il s’agisse de la modulation des dates d’ensemencement, de la sélection des cultivars ou des pratiques culturales novatrices qui sont adoptées. Il est de la plus haute importance de préciser comment ces facteurs influent sur la phénologie des cultures si on entend comprendre et mettre en œuvre des stratégies d’adaptation à toute future transformation du climat. Des chercheurs ont étudié les variations des phénophases du maïs et du blé de printemps en terre aride à l’aide des données d’observation phénologique recueillies de 1992 à 2013 dans tout le Plateau de loess. Au moyen d’un ensemble de modèles phénologiques de croissance, ils ont fait voir que, une fois que l’effet variétal était gardé fixe, l’élévation des températures causait à elle seule une anticipation générale des dates d’épiaison et de maturité, d’où une diminution importante de la phase végétative (de 5,2 jours décennie 1 pour le blé et de 1,1 jour pour le maïs). Elle raccourcissait également la phase reproductive (de 0,9 et 2,0 jours décennie 1 respectivement) et la saison entière de croissance.

Date de publication

2016-09-01

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