Production d'embryons in vitro au moyen d'ovocytes immatures prélevés par voie transvaginale chez des femelles hyperstimulées de bison des bois (Bison bison athabascae)

Citation

Cervantes, M.P., Palomino, J.M., Anzar, M., Mapletoft, R.J., Mastromonaco, G.F., Adams, G.P. (2017). In vitro-production of embryos using immature oocytes collected transvaginally from superstimulated wood bison (Bison bison athabascae). Theriogenology, [online] 92 103-110. http://dx.doi.org/10.1016/j.theriogenology.2017.01.017

Résumé en langage clair

Le bison des bois du Canada est menacé de disparition. Par le passé, il a été abondamment chassé et il est maintenant aux prises avec des maladies endémiques (tuberculose et brucellose). Il faut donc déployer des efforts considérables pour sauver cette espèce canadienne. Notre étude visait à déterminer 1) si l’apparence de l’ovocyte de cet animal au microscope peut permettre de prédire le développement de l’embryon et 2) si les ovocytes du bison des bois peuvent être prélevés et soumis à la maturation en dehors de la saison de reproduction. Nous avons donc prélevé des ovocytes de bisons femelles hyperstimulées en dehors de la période de reproduction. Nous avons classé les ovocytes comme compacts, en expansion ou dénudés, puis les avons placés en conditions de maturation in vitro pendant 24 heures. Le taux de production de blastocystes était de 7/34, 2/10 et 0/3, respectivement, pour les ovocytes compacts, en expansion et dénudés. Ces résultats montrent que la morphologie des ovocytes peut refléter la capacité subséquente de développement de l’embryon et que des embryons de bisons peuvent être produits en dehors de la saison de reproduction.

Résumé

Nous avons procédé à deux expériences pour vérifier l’hypothèse selon laquelle les caractéristiques morphologiques des complexes ovocytes-cumulus (COC) du bison des bois reflètent la capacité de l’ovocyte à se développer jusqu’à un stade embryonnaire avancé après la maturation, la fécondation et la culture in vitro. Nous voulions aussi déterminer l’effet de la prolongation de l’intervalle entre la fin du traitement d’hyperstimulation et le prélèvement des ovocytes (période de carence en FSH). Les expériences ont été faites durant la saison anovulatoire. Dans l’expérience 1, l’hyperovulation a été induite chez 10 bisons avec deux doses de FSH administrées à 48 h d’intervalle, la première ayant été donnée au début de la vague folliculaire. Les COC ont été prélevés par aspiration folliculaire 3 jours (72 h) après la dernière dose de FSH et ont été désignés comme compacts, en expansion ou dénudés. La maturation des COC s’est faite in vitro et a duré 24 h avant que la fécondation n’ait lieu, in vitro, aussi (jour 0). Nous avons évalué le développement des embryons aux jours 3, 7 et 8. La production de blastocystes a été de 7/34, 2/10 et 0/3, respectivement, chez les COC classifiés comme compacts, en expansion et dénudés. Toutefois, seuls les COC compacts ont produit des embryons qui ont atteint le stade de blastocyste en expansion. Dans l’expérience 2, les COC ont été prélevés 3 et 4 jours après la dernière dose de FSH (72 ou 96 h) [n = 16 bisons/groupe] afin que l’on puisse déterminer l’effet de la durée de la carence en FSH sur la compétence des ovocytes. Les COC ont été désignés comme compacts et bons (cumulus ayant > 3 couches de cellules), compacts et réguliers (cumulus ayant 1 à 3 couches de cellules), en expansion ou dénudés. Nous les avons ensuite placés dans un milieu de maturation, les avons fécondés, puis mis en culture in vitro. Même si les follicules étaient plus gros (p < 0,05) chez le groupe carencé en FSH pendant 4 jours, il n’y a pas eu d’effet du délai de carence sur la distribution de la morphologie des COC. Dans l’ensemble, 112/194 (57,7 %) des COC étaient compacts, 29/194 (26,3 %) étaient en expansion, 39/194 (20,1 %) étaient dénudés et 14/194 (7,2 %) étaient dégénérés (p < 0,05). De même, le délai de carence n’a pas eu d’effet sur le développement de l’embryon. Les bons COC compacts sont ceux chez lesquels les taux de clivage (88 %) et de production de blastocystes (54 %) étaient les plus élevés (p < 0,05), suivis des COC compacts réguliers, 73 % et 25 %, respectivement. Chez les COC en expansion et dénudés, les taux de clivage étaient de 40 % et 59 %, respectivement, et la production de blastocystes, de 5 % et 8 %, respectivement. Nous concluons que, chez le bison des bois, les caractéristiques morphologiques des COC reflètent la capacité de l’ovocyte à se développer en embryon in vitro. Il est important de noter que les ovocytes prélevés chez des femelles hyperstimulées durant la saison anovulatoire ont pu se développer jusqu’au stade de blastocyste après une maturation, une fécondation et une culture in vitro.

Date de publication

2017-04-01

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