Présence du chénopode blanc (Chenopodium album L.) résistant aux inhibiteurs du PSII au sein de la production de pommes de terre dans le Canada atlantique et lutte contre celui-ci

Citation

McKenzie-Gopsill, A., Graham, G., Laforest, M., Ibarra, S., Hann, S., Wagg, C. (2020). Occurrence and management of PSII-inhibitor-resistant chenopodium album L. In atlantic canadian potato production. Agronomy, [online] 10(9), http://dx.doi.org/10.3390/agronomy10091369

Résumé en langage clair

Les provinces du Canada atlantique que sont le Nouveau-Brunswick (N.-B.) et l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) sont les plus grandes régions productrices de pommes de terre au Canada. Récemment, des producteurs de pommes de terre de la région de l’Atlantique ont constaté une faible efficacité contre le chénopode blanc (Chenopodium album L.) après l’application de leur herbicide le plus couramment utilisé, la métribuzine. Dans le cadre de la présente étude, les chercheurs ont voulu savoir si la faible efficacité de la lutte était due à la résistance aux herbicides, puis ils ont voulu déterminer d’autres options de lutte pour les producteurs. L’analyse d’échantillons de tissus a permis de conclure que 46 % des chénopodes blancs recensés étaient résistants aux herbicides. Des études sur le terrain à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, et à Harrington, à l’Île-du-Prince-Édouard, ont montré que d’autres herbicides homologués pouvaient lutter contre le chénopode blanc sans nuire à la qualité des pommes de terre. Cette étude démontre que le chénopode blanc résistant aux herbicides se trouve dans les systèmes de production de pommes de terre du Canada atlantique, mais qu’il peut être combattu avec des herbicides actuellement homologués.

Résumé

© 2020, les auteurs. Titulaire de la licence : MDPI, Bâle, Suisse. Les producteurs de pommes de terre des provinces atlantiques que sont le Nouveau-Brunswick (N.-B.) et l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) comptent sur la métribuzine, un herbicide inhibiteur du photosystème II, pour la lutte contre les mauvaises herbes. Récemment, des producteurs de pommes de terre de la région ont signalé des résultats inacceptables de suppression du chénopode blanc après une application de métribuzine. Des échantillons de tissus et de graines ont été prélevés chez des populations de chénopodes blancs ayant survécu au traitement dans diverses régions productrices de pommes de terre du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, et nous avons recherché la mutation Ser264Gly dans le gène psbA. Dans l’ensemble, 46 % des populations échantillonnées possédaient la mutation Ser264Gly dans l’ensemble de la région. Les essais de résistance croisée à l’atrazine, à la métribuzine et au linuron ont confirmé que les populations possédant la mutation Ser264Gly étaient résistantes aux triazines et aux triazinones, mais étaient restées sensibles au linuron. L’analyse dose-réponse a révélé un degré modéré de résistance à la métribuzine chez les spécimens de chénopode blanc qui n’avaient pas été éliminés des champs des producteurs. Nous avons réalisé une expérience au champ à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, et à Harrington, à l’Île-du-Prince-Édouard, pour déterminer si les produits et mélanges en cuve actuellement homologués et non homologués permettraient de lutter contre le chénopode blanc résistant aux inhibiteurs du PSII dans les champs de pommes de terre. Tous les produits évalués, à l’exception du S-métolachlore, ont donné des résultats de lutte équivalant au témoin exempt de mauvaises herbes sans compromettre le rendement ni la qualité des pommes de terre. Cette étude montre que le chénopode blanc résistant aux inhibiteurs du PSII est présent dans les systèmes de production de pommes de terre du Canada atlantique, mais qu’il est possible de lutter contre cette mauvaise herbe au moyen d’herbicides et de doses actuellement homologués ayant un mode d’action différent.