Préférences des truies pour divers mélanges fourragers offerts frais ou secs en regard de la composition botanique et chimique de ces derniers

Citation

Aubé, L., Guay, F., Bergeron, R., Bélanger, G., Tremblay, G.F., Devillers, N. (2019). Sows' preferences for different forage mixtures offered as fresh or dry forage in relation to botanical and chemical composition. Animal, [online] 13(12), 2885-2895. http://dx.doi.org/10.1017/S1751731119000958

Résumé en langage clair

Les études montrent que d’offrir des fourrages aux truies en gestation améliore leur santé et leur bien-être. De même, accroître leur consommation de fourrages peut également augmenter le rendement. Des renseignements fiables sont requis quant aux types de fourrages à offrir aux truies pour augmenter leur consommation à la fois de fourrages frais et de fourrages secs, particulièrement dans les systèmes d’élevage alternatifs, qui offrent davantage de possibilités d’accès aux fourrages que les systèmes traditionnels (p. ex., des fourrages frais dans les systèmes axés sur le pâturage). Nos résultats ont révélé que les truies préfèrent les fourrages riches en légumineuses.

Résumé

© The Animal Consortium, 2019. Fournir des fourrages aux truies gravides dont l’alimentation est restreinte permettrait d’améliorer leur bien-être en réduisant leur motivation accrue à s’alimenter. La présente étude visait à déterminer les préférences des truies parmi quatre mélanges fourragers cultivés au Canada, qui ont été offerts frais ou secs, aux fins de comparaison. Ces mélanges se composaient de différentes espèces de légumineuses (luzerne [Luz] ou trèfle rouge [Tr]) et de graminées (fétuque élevée [FÉ] ou fléole des prés [FP]) présentes en différentes proportions, selon la répartition suivante : (1) Luz-FÉ, (2) Luz-FÉ-FP, (3) Tr-FP et (4) Tr-FÉ-FP. Nous avons mesuré la consommation volontaire, puis mené des essais de préférence dans le cadre de deux expériences : l’une réalisée au printemps avec des fourrages frais (n = 8), et l’autre en automne avec des fourrages secs (n = 8). Tous les fourrages ont été offerts à différentes truies logées dans des enclos individuels et ayant reçu des rations concentrées répondant à leurs besoins nutritionnels normaux et assurant la croissance du fœtus. La consommation volontaire a été mesurée en offrant chaque mélange fourrager séparément pendant 90 minutes, à raison d’un mélange par jour, suivant un dispositif en carré latin 4 X 4 reproduit quatre fois. Pour les essais de préférence, les six combinaisons de deux mélanges fourragers ont été offertes pendant 45 minutes à chaque truie, à raison d’un mélange par jour. La consommation individuelle de fourrages a été mesurée et le comportement alimentaire a été observé. La composition botanique et chimique des fourrages a été caractérisée. La différence entre la consommation volontaire de chaque mélange fourrager a été déterminée au moyen d’une analyse de la variance, suivie de tests de Tukey aux fins de comparaison a posteriori. Au cours des essais de préférence, la différence d’ingestion entre les deux fourrages offerts a été déterminée à l’aide d’un test t de Student apparié. Nous avons considéré le fourrage ingéré en plus grande quantité comme étant le préféré. Les résultats des deux expériences ont indiqué une préférence nette pour certains mélanges fourragers, qu’ils soient offerts frais ou secs. Les mélanges comportant une plus grande proportion de légumineuses (Luz-FP et Tr-FP) ont été préférés à ceux comptant davantage de graminées (Luz-FÉ-FP et Tr-FÉ-FP). Les mélanges Luz-FÉ-FP et Tr-FÉ-FP contenaient au moins 30 % de fétuque, ce qui pourrait indiquer que la préférence marquée pour les mélanges Luz-FP et Tr-FP pourrait aussi résulter de l’absence de fétuque. Les truies ont préféré les fourrages comptant de faibles concentrations de matière sèche et de fibres au détergent neutre, de même que ceux aux concentrations élevées de protéines brutes et de glucides non structuraux. À la lumière des résultats d’études antérieures, les préférences observées dans le cadre de cette étude découlent probablement de la plus grande proportion de légumineuses, bien que l’incidence de la fétuque élevée ne puisse pas être écartée. Ainsi, offrir des fourrages contenant une grande proportion de légumineuses constituerait une bonne stratégie pour maximiser la consommation de fourrages frais et secs chez les truies en gestation.