Prédiction des concentrations de métaux lourds dans les sols agricoles amendés avec des biosolides et des sous-produits chaulants provenant d’usines de pâtes et papiers, au moyen de la spectroscopie de réflectance dans le visible et le proche infrarouge

Citation

St. Luce, M., Ziadi, N., Gagnon, B., Karam, A. (2017). Visible near infrared reflectance spectroscopy prediction of soil heavy metal concentrations in paper mill biosolid- and liming by-product-amended agricultural soils. Geoderma, [online] 288 23-36. http://dx.doi.org/10.1016/j.geoderma.2016.10.037

Résumé en langage clair

Les analyses en laboratoire classiques utilisées pour déterminer les concentrations de métaux lourds dans les sols agricoles sont chronophages et coûteuses et nécessitent l’utilisation de produits chimiques dangereux. Dans le cadre de la présente étude, nous avons évalué si la spectroscopie de réflectance dans le visible et le proche infrarouge (VNIRS) pouvait permettre de rapidement et simultanément prédire les concentrations de métaux lourds du sol totales et de métaux lourds extractibles par méthode Mehlich-3 (M3), au DTPA et à l’eau (H2O). Des échantillons ont été prélevés dans un sol loameux (n = 64) et un sable loameux (n = 32) après des applications annuelles répétées (3 9 ans) de biosolides et de sous produits chaulants provenant d’usines de pâtes et papiers. Des modèles ont été créés à partir de 75 % de la série totale d’échantillons ainsi que pour chaque type de sol, et le reste des valeurs a été utilisé pour la validation. Les prédictions pour la série totale étaient excellentes en ce qui concerne les concentrations totales de zinc et de cadmium, le cuivre et le cadmium extractibles par M3 et le cadmium extractible au DTPA, bonne pour les concentrations totales de cuivre, de nickel et de molybdène, de nickel extractible par M3, de cuivre et de nickel extractibles au DTPA et de cuivre et de nickel extractibles à l’eau, mais médiocre dans le cas du zinc extractible par M3, du zinc extractible au DTPA et du zinc, du cadmium et du molybdène extractibles à l’eau. Sauf dans un cas, les modèles propres à un site offraient des résultats plus précis que ceux ou semblables à ceux du modèle appliqué à la totalité de l’ensemble pour ce qui est des concentrations relatives à chaque site. L’un des résultats les plus intéressants de la présente étude a été la forte relation entre la teneur en matière organique du sol et la concentration de cadmium, cette relation s’étant révélée être le principal mécanisme de prédiction pour le cadmium dans cet ensemble de données, tandis que la prédiction des concentrations d’autres métaux lourds était plutôt liée à l’effet combiné de la teneur du sol en matière organique et en oxydes de fer. Dans l’ensemble, la présente étude montre que la VNIRS peut permettre de prédire les concentrations en métaux lourds du sol totales et en métaux lourds extractibles par M3, au DTPA et, dans une moindre mesure, à l’eau, particulièrement lorsque cette méthode est appliquée à des échantillons propres à un site.

Résumé

© 2016 Il est essentiel d’assurer un suivi continu des concentrations de métaux lourds dans les sols agricoles pour veiller à la santé des écosystèmes et réduire au minimum les effets indésirables. Toutefois, les analyses en laboratoire classiques sont chronophages et coûteuses et nécessitent l’utilisation de produits chimiques dangereux. Nous avons évalué si la spectroscopie de réflectance dans le visible et le proche infrarouge (VNIRS) pouvait permettre de rapidement et simultanément prédire les concentrations de métaux lourds du sol totales et de métaux lourds extractibles par méthode Mehlich-3 (M3), au DTPA et à l’eau (H2O). Des échantillons ont été prélevés dans un sol loameux (n = 64) et un sable loameux (n = 32) après des applications annuelles répétées (3 9 ans) de biosolides et de sous-produits chaulants provenant d’usines de pâtes et papiers. Des modèles ont été créés à l’aide d’une méthode modifiée de régression partielle par les moindres carrés à partir de 75 % de la série totale d’échantillons ainsi que pour chaque type de sol, après retrait des valeurs spectrales aberrantes (n = 3), et le reste des valeurs a été utilisé pour la validation. Nous avons utilisé le coefficient de détermination pour la validation (R2V) et le rapport RPD (ratio of performance to deviation) pour évaluer l’exactitude du modèle. Les prédictions pour la série totale étaient excellentes en ce qui concerne les concentrations totales de Zn et de Cd, le Cu et le Cd extractibles par M3, et le Cd extractible au DTPA (R2V > 0,90, RPD > 3.0), bonne pour les concentrations totales de Cu, de Ni et de Mo, de Ni extractible par M3, de Cu et de Ni extractibles au DTPA et de Cu et de Ni extractibles à l’eau (R2V = 0,70 à 0,90, RPD = 1,70 à 3,0), mais médiocre dans le cas du Zn extractible par M3, du Zn extractible au DTPA et du Zn, du Cd et du Mo extractibles à l’eau (R2V < 0,70, RPD < 1,70). Sauf dans un cas, les modèles propres à un site offraient des résultats plus précis que ceux ou semblables à ceux du modèle appliqué à la totalité de l’ensemble pour ce qui est des concentrations relatives à chaque site. La relation avec la teneur en matière organique du sol représentait le principal mécanisme de prédiction pour le Cd dans le cas de notre ensemble de données, tandis que la prédiction des concentrations d’autres métaux lourds était plutôt liée à l’effet combiné de la teneur du sol en matière organique et en oxydes de Fe. Nous concluons que la VNIRS peut permettre de prédire les concentrations en métaux lourds du sol totales et celles extractibles par M3, au DTPA et, dans une moindre mesure, à l’eau, particulièrement lorsque cette méthode est appliquée à des échantillons propres à un site.