Pratiques culturales visant à améliorer la qualité de l’orge brassicole dans le nord est de l’Amérique du Nord en mettant l’accent sur le secteur de la bière artisanale
Citation
Mills, A.A.S., Izydorczyk, M., Choo, T.M., Durand, J., Mountain, N., Sorrells, M., Fillmore, S.A.E. (2021). Cultural practices to improve malt barley quality in the northeast with focus on the craft sector. Canadian Journal of Plant Science, [online] 101(1), 39-52. http://dx.doi.org/10.1139/cjps-2020-0011
Résumé en langage clair
La croissance du secteur de la bière artisanale en Amérique du Nord stimule la demande d’ingrédients produits localement. Le principal ingrédient entrant dans la composition de la bière artisanale est l’orge malté, et la grande majorité du malt utilisé dans le secteur de la bière artisanale en Amérique du Nord est produite à partir d’orge cultivée dans l’Ouest du Canada. Les brasseurs artisanaux sont intéressés par l’utilisation d’ingrédients d’origine locale, mais il n’existe aucune information publiée à l’intention des agriculteurs pour les aider à obtenir de l’orge de qualité brassicole dans le nord est. La présente étude a permis de mesurer les effets de deux variétés d’orge brassicole (Cerveza et Newdale), de deux taux de semis (200 et 400 graines par mètre carré) et de cinq taux d’engrais azoté (0, 30, 60, 90 et 120 kg par hectare) sur la qualité du malt dans cinq sites du nord est de l’Amérique du Nord. On a obtenu la qualité brassicole dans la majorité des sites, la plupart des années visées. La variété ou le taux de semis n’ont eu que peu d’effet sur le rendement global ou la qualité du malt. Cependant, l’augmentation des taux d’engrais azotés a entraîné une augmentation du rendement, mais aussi une réduction de la qualité brassicole. Ces résultats mettent en évidence le défi auquel sont confrontés les agriculteurs qui souhaitent cultiver de l’orge pour le secteur de la bière artisanale. Le besoin de rendement économique pour les agriculteurs doit être concilié avec la nécessité d’améliorer la qualité du malt pour les malteurs et les brasseurs artisanaux. Il est important que les malteurs et les brasseurs artisanaux reconnaissent que le rendement économique de l’orge et la qualité du malt sont inversement proportionnels.
Résumé
La demande d’orge brassicole (Hordeum vulgare L.), cultivé localement, augmente dans le nord est de l’Amérique du Nord, principalement en raison de l’essor du secteur de la bière artisanale. Une expérience a été menée dans plusieurs sites pour évaluer comment la variété (V), le taux de semis (S) et le taux d’engrais azoté (N) influent sur la qualité du malt dans le nord est. Deux variétés d’orge (Cerveza et Newdale), deux taux de semis (200 et 400 graines/m2), et cinq taux d’engrais azoté (0, 30, 60, 90 et 120 kg/ha) ont été testés à Charlottetown (Î. P. É.), Ithaca (New York), Princeville (Québec) et New Liskeard et Ottawa (Ontario). Des données agronomiques de base ont été recueillies dans tous les sites, y compris le rendement, le poids de mille grains et le poids de l’hectolitre. L’orge de qualité appropriée a été soumise à un procédé de micromaltage et à une analyse de la qualité du malt. La variété (V) et le taux de semis (S) ont tous deux eu de faibles effets sur la qualité du malt, mais le taux d’engrais azoté (N) a eu l’effet le plus important sur la plupart des variables mesurées. L’augmentation des taux d’application de N a entraîné une augmentation du rendement, du poids de l’hectolitre et du poids de mille grains, mais a eu un effet négatif sur la plupart des caractéristiques de qualité, notamment une augmentation de la teneur en protéines, une réduction des extraits à la mouture fine, de l’indice de Kolbach et de la friabilité, et une augmentation de la teneur en bêta glucanes du moût. Cette étude montre que, dans la majorité des sites, la plupart des années, il est possible d’obtenir de l’orge de qualité brassicole dans le nord est, les principaux obstacles rencontrés dans cette partie du pays étant les teneurs excessives en protéines et la prévalence de dommages causés par la germination sur pied. Les résultats de cette étude ont des conséquences sur l’augmentation de la production d’orge brassicole pour le secteur de la bière artisanale ainsi que sur l’accès potentiel aux marchés des produits de base pour les producteurs du nord est.