Populations de Fusarium graminearum du maïs et du blé en Ontario, Canada
Citation
Crippin, T., Limay-Rio, V., Renaud, J.B., Schaafsma, A.W., Sumarah, M.W., Miller, J.D. (2020). Fusarium graminearum populations from maize and wheat in Ontario, Canada. World Mycotoxin Journal, [online] 13(3), 355-366. http://dx.doi.org/10.3920/WMJ2019.2532
Résumé en langage clair
Les cultures de maïs et de blé de l’Ontario sont très sensibles au champignon Fusarium graminearum, responsable de la production de la toxine désoxynivalénol (DON). Dans cette vaste étude de trois ans sur des échantillons de maïs et de blé prélevés partout en Ontario, nous avons montré que le champignon change avec le temps. Il s’agit d’une adaptation aux changements climatiques et aux pratiques agricoles. Ce champignon est capable de produire un certain nombre de nouvelles toxines dont les responsables de la réglementation devront tenir compte dans leurs futures évaluations des risques.
Résumé
© 2020 Wageningen Academic Publishers. Tous droits réservés. Depuis la fin des années 1970, l’Ontario est aux prises avec des épidémies étendues de fusariose de l’épi à peu près tous les cinq ans. Nous avons entrepris une étude du chémotype et du génotype de Fusarium graminearum isolés de 1 800 échantillons de blé et de maïs prélevés dans les régions céréalières sur une période de trois ans. Les 468 isolats obtenus ont été génotypés et 60 ont été sélectionnés pour le chémotypage. Le génotype dominant est demeuré la population indigène produisant du 15-acétyldésoxynivalénol (15-ADON). Environ 20 % des souches testées appartenaient au chémotype natif ne produisant que du 15-ADON, et on a fait état d'une souche produisant uniquement de la 7α-hydroxy,15-désacétylcalonectrine (3ANX) . La majorité des souches produisant de la 15-ADON étaient également capables de produire de la 3ANX. Il y avait systématiquement une discordance entre le chémotype et le génotype. Ceci reflète la plasticité considérable des gènes associés à la biosynthèse des trichothécènes dont plusieurs publications font état chez plusieurs espèces de Fusarium. Bien qu'il existe un grand gradient climatique du sud vers l’est de l’Ontario, nous n’avons détecté aucune différence dans la distribution des chémotypes. Nous avons analysé les grains à partir desquels les souches ont été isolées pour le chémotypage. Environ la moitié des 53 échantillons contenaient > 2 mg/kg de désoxynivalénol, et la concentration maximale était de 400 mg/kg et la médiane, de 14 mg/kg. La 7α-hydroxy,3,15-didéacétyl (toxine NX) a été détectée dans trois de ces échantillons à une concentration moyenne de 4,5 mg/kg. La stabilité du génotype de F. graminearum en Ontario peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Depuis 1980, la superficie consacrée au maïs est demeurée stable, mais la superficie consacrée au blé a presque doublé. Un travail minimal du sol était rare en 1980, mais il est maintenant la norme. L’augmentation des résidus de culture sur le sol a considérablement augmenté la biomasse des ascocarpes qui hivernent. Dans l’ensemble, ces données montrent qu’il est nécessaire de surveiller les mycotoxines dans les populations de Fusarium et de tenir compte de la toxicité potentielle du NX dans les aliments du bétail.