Ponte, préférences alimentaires et répartition des espèces du genre Delia (Diptera: Anthomyiidae) dans les cultures d’oignon de l’Est canadien

Citation

Mlynarek, J.J., Macdonald, M., Sim, K., Hiltz, K., McDonald, M.R., Blatt, S. (2020). Oviposition, feeding preferences and distribution of delia species (Diptera: Anthomyiidae) in eastern Canadian onions. Insects, [online] 11(11), 1-10. http://dx.doi.org/10.3390/insects11110780

Résumé en langage clair

Les mouches des racines sont des organismes nuisibles d’importance s’attaquant à de nombreuses plantes cultivées dans le monde. Au Canada, les mouches des racines peuvent causer des pertes économiques dans les cultures du genre Allium, particulièrement l’oignon. Dans l’Est canadien, le Delia antiqua (mouche de l’oignon) est l’espèce qui cause le plus de préoccupations. Les stratégies de lutte sont axées sur cette espèce, mais l’observation récente de deux autres espèces, le Delia florilega et le Delia platura, a soulevé des questions quant à leur rôle dans les dommages observés chez l’oignon. Nous avons examiné la composition des espèces du genre Delia en Ontario (Holland Marsh et Harrow), au Québec et en Nouvelle-Écosse en 2016 et 2017, dans les régions productrices d’oignon. Dans le cadre d’études en laboratoire, nous avons comparé le Delia antiqua et le Delia platura quant à leur préférence relative au stade de croissance de l’oignon pour l’alimentation et la ponte. Les proportions des trois espèces du genre Delia différaient entre les quatre régions productrices d’oignon. L’Ontario (Holland Marsh) et le Québec sont les deux seules régions où le Delia antiqua a été capturé. L’espèce prédominante au Québec était le Delia platura, suivie du Delia florilega. Le plus faible nombre d’individus du Delia platura a été capturé en Ontario (Harrow). En laboratoire, le Delia platura a pondu sur les jeunes plantes d’oignon qui ne possédaient pas encore 2 vraies feuilles, alors que le Delia antiqua a pondu sur les plantes plus âgées qui présentaient 5 à 7 vraies feuilles. Les dommages casés par les deux espèces étaient semblables, à l’exception du fait que le Delia platura consommait de préférence les jeunes plantes, alors que le Delia antiqua préférait les plantes plus âgées. Les oignons attaqués par le Delia antiqua étaient invendables, tandis que ceux attaqués par le Delia platura présentaient des dommages minimes. Nos résultats indiquent des solutions potentielles pour lutter contre ces ravageurs dans l’Est canadien, notamment une planification des semis permettant d’éviter la synchronicité entre l’émergence des adultes et le stade de croissance des plantes qu’ils privilégient. On recommande de mettre au point des méthodes de piégeage améliorées, car l’impact du Delia platura est grandement inférieur à celui du Delia antiqua. En connaissant l’espèce présente dans le champ, les producteurs pourront appliquer les mesures de lutte appropriées ciblant l’espèce causant les dommages.

Résumé

© Les auteurs, 2020. Licensee MDPI, Bâle, Suisse. Le Delia antiqua, le Delia platura et le Delia florilega sont trois espèces de mouches des racines couramment considérées comme des organismes nuisibles dans les cultures d’oignon de l’Est canadien. La mouche de l’oignon (D. antiqua) est considérée comme la principale mouche des racines ravageant les cultures d’oignon, mais on ignore si les deux autres espèces causent elles aussi des dommages. Pour élaborer une stratégie de lutte actualisée ciblant les mouches des racines, nous avons évalué dans le cadre d’épreuves biologiques la ponte des espèces du genre Delia et les préférences alimentaires de leurs larves chez des oignons à quatre stades de croissance. Nous avons également déterminé la composition des espèces du genre Delia dans les quatre principales régions productrices d’oignon de l’Est canadien. Les espèces du genre Delia pondaient volontiers sur les oignons au stade des 5 à 7 vraies feuilles, mais les dommages occasionnés par les différentes espèces du genre Delia ne présentaient pas de différence significative dans le cadre de nos modèles gonflés à zéro. Les proportions d’espèces du genre Delia différaient entre les quatre régions productrices d’oignon de l’Est canadien. Le sud de l’Ontario et le sud du Québec sont les deux seules régions où le Delia antiqua a été capturé. Le nombre moyen d’espèces du genre Delia le plus élevé a été observé au Québec et en Nouvelle-Écosse. Notre étude montre que le moment où les stratégies de lutte sont mises en œuvre est un facteur important pour contrer les mouches des racines dans l’Est canadien.

Date de publication

2020-11-01

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