Point de vue des producteurs agricoles sur l’agriculture et les changements environnementaux dans le Nord circumpolaire de l’Europe et de l’Amérique
Citation
Poeplau, C., Schroeder, J., Gregorich, E., Kurganova, I. (2019). Farmers' perspective on agriculture and environmental change in the circumpolar north of Europe and America. Land, [online] 8(12), http://dx.doi.org/10.3390/LAND8120190
Résumé en langage clair
L’agriculture se déplace vers le nord à cause des changements climatiques. Ce changement a d’importantes répercussions sur les écosystèmes nordiques et les cycles biogéochimiques mondiaux. Nous avons réalisé un sondage en ligne pour comprendre l’agriculture nordique et le point de vue des agriculteurs sur les changements environnementaux au nord du 60e parallèle. Les exploitations de l’Alaska et des territoires canadiens étaient dominées par des exploitations à petite échelle de légumes, de fines herbes, de foin et de fleurs. Ceux des îles de l’Atlantique étaient dominés par des exploitations ovines, et celles de la Fennoscandie étaient dominées par les exploitations céréalières. En Alaska et au Canada, la plupart des agriculteurs avaient immigré sans expérience préalable dans le domaine de l’agriculture, tandis que les agriculteurs de Fennoscandie et des îles de l’Atlantique perpétuaient pour la plupart les traditions familiales. Par conséquent, le délai moyen depuis la conversion des terres traditionnelles n’était que d’environ 25 à 30 ans en Alaska et au Canada, mais de 250 à 300 ans dans les îles de l’Atlantique et en Fennoscandie. Cela montre que l’agriculture nordique américaine est en expansion. Le changement climatique a été observé par 84 % de tous les producteurs agricoles, parmi lesquels plus des deux tiers ont déjà commencé à adapter leurs pratiques en introduisant de nouvelles variétés ou en modifiant leur calendrier de production. Près de 90 % des producteurs ayant participé à l’enquête produisaient pour un marché local, ce qui réduirait considérablement les émissions dues au transport des aliments.
Résumé
© 2019, les auteurs. Les changements climatiques pourraient accroître l’importance de l’agriculture dans l’ensemble du Nord circumpolaire, ce qui pourrait avoir des répercussions critiques sur les écosystèmes nordiques vierges et les cycles biogéochimiques mondiaux. Dans cette optique, un sondage mondial en ligne a été réalisé pour que l’on puisse comprendre l’agriculture nordique et le point de vue des producteurs sur les changements environnementaux au nord du 60e parallèle. Dans l’ensemble de données obtenu avec 67 réponses valides, l’Alaska et les territoires canadiens étaient dominés par des exploitations à petite échelle de légumes, de fines herbes, de foin et de fleurs, les îles de l’Atlantique étaient dominées par des exploitations ovines, et la Fennoscandie était dominée par les exploitations céréalières. En Alaska et au Canada, la plupart des agriculteurs avaient immigré sans expérience préalable dans le domaine de l’agriculture, tandis que les agriculteurs de la Fennoscandie et des îles de l’Atlantique perpétuaient pour la plupart les traditions familiales. Par conséquent, le délai moyen écoulé depuis la conversion des terres traditionnelles était de 28 ± 28 ans et de 25 ± 12 ans en Alaska et au Canada, respectivement, et de 301 ± 291 ans et de 255 ± 155 ans dans les îles de l’Atlantique et en Fennoscandie, respectivement, ce qui révèle que l’agriculture nordique américaine est en expansion. Des changements climatiques ont été observés par 84 % de tous les producteurs agricoles, parmi lesquels 67 % ont déjà commencé à adapter leurs pratiques en introduisant de nouvelles variétés ou en modifiant leur calendrier de production. Quatorze producteurs ont signalé du pergélisol sur leurs terres, et 50 % ont observé un pergélisol moins profond sur les terres non cultivées que sur les terres cultivées. La culture pourrait donc accélérer le dégel du pergélisol, ce qui pourrait avoir des conséquences sur les cycles biogéochimiques et les émissions de gaz à effet de serre. Environ 87 % des producteurs interrogés produisaient pour le marché local, ce qui réduisait les émissions dues au transport des aliments. La dynamique du changement d’utilisation des terres et de l’agriculture dans le Nord, ainsi que les changements environnementaux qui y sont associés devraient être surveillés de près. L’ensemble de données est disponible pour des études plus approfondies.